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Docteur Jean-Pierre Willem : «la mémoire des épidémies doit être entretenue»

Le chirurgien et anthropologue Jean-Pierre Willem publie un nouvel ouvrage, intitulé «Tout savoir sur les virus et y faire face» (éd. Dauphin).[©Jean-Pierre Willem]

Grippes, Covid-19… Les pathologies virales font partie de notre vie quotidienne. Mais que sont les virus ? D’où viennent-ils ? Comment fonctionnent-ils ? De quelle manière peut-on s’en protéger ? Autant de questions auxquelles le chirurgien et anthropologue Jean-Pierre Willem répond au fil de son nouvel ouvrage, «Tout savoir sur les virus et y faire face» (éd. Dauphin).

Vous dites que vous avez la prétention de pouvoir parler des différents virus. Quelle est votre légitimité ?

Je pratique la médecine humanitaire depuis cinquante ans, et je me déplace sur le terrain pour juguler les épidémies : Ebola au Zaïre, chikungunya à la Réunion, SARS (2003), Mers au Moyen Orient...

A qui s’adresse précisément votre ouvrage ?

Mon ouvrage s’adresse au corps médical, dépourvu de remèdes efficaces face aux virus, et au public. Par ailleurs, nous allons vivre davantage dans un environnement infectieux et viral (grippe, coronavirus, chikungunya, hépatites, herpès…).

On utilise ce terme quotidiennement. Mais concrètement, qu'est-ce qu'un virus ?

Différents des bactéries par la taille, les virus mesurent une centaine de nanomètres. Ils présentent d’autres particularités qui les mettent tout à fait à part dans le monde de l’infiniment petit. Tous les virus sont composés de deux parties, une molécule d’acide nucléique (ADN ou ARN, mais jamais les deux) portant l’information génétique.

Par ailleurs, un virus ne contient pas de noyau. Il ne forme donc pas vraiment une cellule comme la bactérie. Il ne peut faire exprimer son patrimoine génétique ni se multiplier tout seul, il a besoin de la machinerie d’une cellule. Autrement dit, c’est obligatoirement un parasite, dont l’hôte peut être une cellule végétale ou animale

De quoi dépend l’émergence d’une maladie infectieuse ?

Les maladies infectieuses émergentes et réémergentes resteront un élément permanent du paysage sanitaire à l’échelle planétaire. Elles résultent du déséquilibre qui se crée entre une société en perpétuelle expansion et des micro-organismes dotés de disponibilités adaptatives infinies.

Les déséquilibres de notre écosystème dus à des dérèglements environnementaux, sociodémogra­phiques, technologies, économiques, politiques, font le lit de nouveaux agents pathogènes. L’environnement représente un vaste décor qui peut exacerber le processus infectieux.

Les bouleversements climatiques dus au réchauffement de la planète et la déforestation jouent un rôle clé. La forêt, véritable réservoir de la biodiversité, grouille de virus et autres micro-orga­nismes potentiellement pathogènes.

L’exploitation des ressources naturelles, la construc­tion de barrages, etc... rompt l’équilibre et compromet la bio­diversité des biotopes. Si tant de virus arrivent aujourd’hui à sortir de l’ombre, c'est la faute - mais pas de façon systématique - de l'Homme lui-même.

Par son action, ce dernier perturbe l’environnement du virus et facilite son trans­fert de l’animal à l’Homme et son introduction dans une population jusque-là épargnée, puis sa dissémina­tion au sein de cette population.

Pourquoi est-ce important de booster son système immunitaire en période de pandémie ? Que préconisez-vous pour l’entretenir ?

Un bon système immunitaire nous met à l’abri de toute atteinte infectieuse. C’est ainsi que les premiers patients atteints ont des défenses immunitaires défaillantes.

On dispose de compléments alimentaires pour recharger nos défenses naturelles : les champignons - Reiki, Maitake, Shitaké-, les huiles essentielles immunostimulantes, l’échinacée, les alkylglycérols, les vitamines B, le zinc, ou encore le cuivre.

Vous écrivez que les huiles essentielles sont «d’excellents antiviraux», qu'elles sont aptes à «neutraliser et à tuer les virus». Comment agissent-elles sur les virus ? Leur efficacité a-t-elle été prouvée ?

Nous savons que les antibiotiques n’ont aucune action sur les virus. En revanche les huiles essentielles, de la famille biochimique des phénols et monoterpénols, sont aptes à neu­traliser et à tuer les virus. De nombreux travaux scientifiques le prouvent chaque jour.

Les huiles essentielles font merveille notamment dans les pathologies virales et bactériennes. Ils tuent directement les germes par des­truction de leur membrane. Fait remarquable, ces huiles essentielles attaquent uniquement les germes pathogènes et préservent les «bons» germes (bactéries saprophytes, hôtes habituels de notre intestin).

Très acides, les phénols modifient puissamment le terrain biologique dans un sens favorable à la santé. Par ailleurs, ce sont des stimulants immunitaires, le système immunitaire voit son activité modulée dans le sens le plus favorable à la protection de l’organisme.

Depuis de nombreuses années, on applique dans certains hôpitaux ces huiles essentielles pour les pathologies virales. Je signale qu’elles n’ont aucune efficacité face au VIH.

Elles peuvent également avoir des effets sur le coronavirus ?

En France, 45% des gens ont un engouement pour les médecines naturelles : c’est ainsi que des milliers de Français ont échappé à l’atteinte du Covid-19.

Depuis huit mois de nombreux pays recourent aux huiles essentielles face à la grippe et aux différents coronavirus (Chine, Brésil et certains pays européens).

Parmi les nombreuses huiles essentielles antivirales, les médecins de terrain prescrivent les HE d’Eucalyptus radiata et globulus, de Laurier noble, de Ravintsara.

Du Mers, au SARS en passant par la grippe espagnole, pourquoi est-ce important d’entretenir la mémoire des épidémies ?

La mémoire des épidémies doit être entretenue, elle offre des indications précieuses pour d’autres pandémies, même si le contexte environnemental est différent. Face aux inconnues de la pandémie actuelle, la ten­tation est grande de se référer aux épidémies du passé.

Longtemps oubliée, la grippe espagnole de 1918-1919 qui a causé 60 millions de morts en trois vagues, réapparaît comme le parangon épidémique du siècle passé.

Selon vous, le coronavirus serait un déclencheur de la maladie d’Alzheimer ?

On a en effet pu constater chez de multiples malades comorbides un état de confusion, de subites pertes de mémoire ou encore d’agitation soudaine, et surtout, une perte de l’odorat.

Bien que ces troubles olfactifs soient au premier plan de la description clinique de la maladie d’Alzheimer - 95% des patients en sont atteints -, ils sont malheureusement souvent oubliés tant dans la pratique que par les patients inconscients de leurs troubles.

Plus de 8 patients sur 10 ont une perte du goût et de l’odorat. Bonne nouvelle toutefois constatent les spécialistes : 44 % des patients ont récupéré leur odorat dans un délai court de quinze jours. Les autres patients doivent garder un bon espoir de récupération, qui pourrait se faire dans les douze mois suivant l’apparition des symptômes.

Mais en réalité, le contexte clinique est alarmant. L’atteinte olfactive tend ensuite à se généraliser au fur et à mesure de l’aggravation de la maladie et atteindre le cerveau limbique qui recèle l’hippocampe (siège de la mémoire) et l’amygdale (siège des émotions).

Comment expliquer cette perte de l'odorat, dans le coronavirus et la maladie d’Alzheimer ?

On trouve l’explication dans l’effondrement des cinq barrières chargées de nous protéger face aux éléments agressifs.

Le dernier filtre étant la barrière hémato-encéphalique dont la rupture progressive induit la maladie d’Alzheimer. On peut en trouver le mécanisme dans mon livre «Alzheimer et odorat : quand les arômes restaurent la mémoire» (éd. Trédaniel).

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