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Coronavirus : «environ 30.000 cancers non détectés» selon la Ligue contre le cancer

Certaines interventions jugées peu urgentes ont été ajournées lors de la première vague de contaminations au Covid-19. La Ligue contre le cancer déplore qu'elles n'aient pas toutes été reprogrammées depuis.[ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP]

Le problème avait déjà été soulevé lors de la première vague de la pandémie : le coronavirus entraîne un retard dans le diagnostic, la prise en charge et le traitement des malades du cancer. Alors que les cas de Covid-19 repartent à la hausse, la Ligue contre le cancer lance à nouveau l'alerte : elle estime qu'il y a «environ 30.000 cancers non détectés».

Interrogé par franceinfo, le docteur Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer, rappelle que «dès la mise en place du confinement le 17 mars, la totalité des dépistages systématiques des cancers du col de l'utérus, du sein ou encore de la prostate ont été totalement interrompus jusqu'au mois de juin». Or, 64.000 diagnostics étaient attendus au cours de cette période. Seule la moitié a été réalisée selon le médecin.

Si le nombre de dépistages systématiques est revenu à la normale à partir de juillet, Axel Kahn redoute néanmoins que le retard ne soit «jamais rattrapé» ou même qu'il augmente. Lors de la première vague, des opérations jugées non urgentes ont été repoussées pour faire face aux nombreux cas de Covid-19. La Ligue contre le cancer déplore qu'elles n'aient «pas toutes été reprogrammées» depuis.

A cela s'ajoute le fait que les patients sont nombreux à hésiter à se faire examiner par un spécialiste dans le climat actuel. «Avec le confinement, beaucoup ne sont venus nous consulter qu'en septembre», regrette Julien Taieb, chef du service d'oncologie digestive de l'hôpital européen Georges-Pompidou. Il explique à franceinfo que ses équipes ont vu «la réapparition d'états catastrophiques, avec une prise en charge de métastases cérébrales que nous voyons rarement dans nos pathologies de cancers digestifs».

Le cancérologue insiste sur le fait que les patients doivent continuer à venir se faire dépister et traiter. «L'hôpital n'est pas un lieu dangereux, souligne Julien Taieb. La chimiothérapie ne favorise pas le Covid» et ce dernier «ne donne pas non plus une forme plus grave au cancer».

L'impact de la pandémie sur la prise en charge des cancers est pour l'heure impossible à chiffrer de manière précise mais l'institut Gustave-Roussy craint «une augmentation de la mortalité par cancer de 2 à 5% dans les cinq prochaines années». Pour éviter que la situation s'aggrave, Julien Taieb le répète : «Il faut continuer à venir à l'hôpital car il est important de prendre en charge cette maladie en temps et en heure».

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