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Couvre-feu sur la Côte d’Azur : ces «corona-parties» qui exaspèrent

Une fois la fête terminée, les adeptes des «corona-parties» dorment sur place jusqu'à la fin du couvre-feu. [Kelsey Chance/Unsplash]

De petits appartements remplis de fêtards et bien décidés à s’amuser coûte que coûte. Depuis l’instauration du couvre-feu le vendredi 23 octobre, les «corona-parties» se multiplient à Nice et sur la Côte d’Azur au grand dam des autorités et des riverains qui se plaignent des nuisances.

Privés de bars après 21h pour festoyer, les noctambules maralpins organisent des soirées interdites au domicile sans vraiment se soucier des risques liés au Covid-19. Et parmi ceux qui n’hésitent pas à braver les interdictions, on retrouve beaucoup de jeunes, comme Carla, une Niçoise de 19 ans. «Avant, j’allais en boîte de nuit pratiquement tous les week-ends, confie-t-elle. Mais étant donné qu’elles n’ont pas rouvert depuis le 17 mars, il a fallu s’adapter. Je sais que dans notre tranche d’âge, le virus circule beaucoup et je fais attention avec ma famille. Mais les jeunes ne développent quasiment pas de forme grave du virus. Aussi, je ne comprends pas pourquoi je devrais m’arrêter de vivre. En tout cas, mes amis et moi allons à nous retrouver à la maison plutôt que dehors», prévient cette étudiante en classe préparatoire qui compte bien inviter toute sa bande, pour son anniversaire, dans deux jours.

Une fois la fête terminée, pas question de rentrer chez soi, au risque de se faire contrôler par la police et d’écoper d’une amende pouvant s’élever à 135 euros – et jusqu’à 3 750 euros en cas de récidive. Aussi, les fêtards s’organisent. Et c’est sur place qu’ils dorment souvent à même le sol ou sur des matelas pneumatiques lorsque l’espace fait cruellement défaut. Mercredi, ils seront une dizaine à passer la nuit chez Carla. 

Le week-end prochain, Margaux a prévu de recevoir huit amis chez elle. Elle ne voit pas pourquoi elle devrait arrêter de faire la fête : «Ce couvre-feu n’a aucun sens car le virus circule toute la journée et les personnes âgées sortent peu le soir, avance-t-elle. Donc pourquoi ne pas laisser les jeunes faire la fête tranquillement ?»

Pour ceux qui vivent chez leurs parents, la solution demeure la location en ligne. Dans les classes, certains élèves se cotisent afin de festoyer dans le lieu de leur choix. Des soirées qui ne sont pas sans poser des problèmes de nuisance pour le voisinage. «Ce couvre-feu ne fait que déplacer le problème, assure ce gérant d’un syndic d’immeuble à Nice. On observe une recrudescence des soirées qui se prolongent toute la nuit, certains résidents pètent les plombs.»

Face au développement de ces «corona-parties», un élu azuréen monte au créneau. Le maire de Cannes David Lisnard rappelle l’importance «de maintenir la distance physique interpersonnelle, de se laver très régulièrement les mains, de porter le masque dans les lieux de rencontre et d’interaction prolongée et de se faire tester quand on a des doutes ou des symptômes».

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