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Confinement : faut-il s’attendre à un durcissement des mesures ?

Le reconfinement mis en place vendredi dernier ne fait pas encore sentir ses effets sur la circulation du coronavirus. Le reconfinement mis en place vendredi dernier ne fait pas encore sentir ses effets sur la circulation du coronavirus. [GUILLAUME SOUVANT / AFP]

Moins d'une semaine après la mise en place du reconfinement, le gouvernement va-t-il de nouveau durcir les restrictions anti-Covid ? Alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour réclamer un resserrement de la vis face à la progression constante du virus, Olivier Véran prendra la parole ce jeudi à 18h, pour son point hebdomadaire sur la situation épidémique en France.

Un Conseil de défense a été réuni par Emmanuel Macron mercredi matin, lors duquel il a été question d'un éventuel durcissement des mesures. En plus du confinement, l'instauration d'un couvre-feu à Paris ou en Ile-de-France, où la barre des 1.000 patients Covid en réanimation a été franchie mardi, est notamment étudiée par l'exécutif.

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal avait annoncé prématurément l'imposition de cette restriction mardi, avant d'être démenti par Matignon dans la foulée, qui avait indiqué que cette mesure n'était «absolument pas décidée à ce stade». Si réinstauration du couvre-feu il devait y avoir, cette décision serait prise en concertation avec la mairie de Paris, qui pour le moment semble exclure cette piste. Pour limiter les attroupements nocturnes constatés dans les rues de la capitale, la ville préfère miser sur l'interdiction entre 22h et 6h de la livraison et de la vente à emporter par les restaurants et les bars, ainsi que de la consommation d'alcool sur la voie publique. Des mesures qui entreront en vigueur vendredi, a annoncé jeudi la préfecture de police de Paris.

Au vu des dernières déclarations du gouvernement, difficile de savoir si Olivier Véran fera de nouvelles annonces ce jeudi soir, ou bien se contentera d'un simple avertissement et de rappeler au respect des règles en vigueur. «J'espère sincèrement que le confinement tel qu'il a été mis en place nous permettra d'enrayer l'épidémie et de ne pas avoir à poser la question», a affirmé le ministre de la Santé mercredi devant la mission d'information de l'Assemblée sur la gestion de l'épidémie. Jean Castex a lui défendu devant le Sénat des décisions «adaptées et cohérentes».

Quant à Emmanuel Macron, il a, lors du Conseil de défense mercredi, «rappelé la gravité de la situation qui continue de se dégrader avec des services de réanimation de plus en plus proches de la saturation, avec un patient hospitalisé en raison du Covid toutes les 30 secondes en France» et a appelé «à la responsabilité et la mobilisation absolue de chacune et de chacun», a déclaré Gabriel Attal. Les bilans quotidiens de l'épidémie en France rappellent désormais ceux de la première vague, au printemps. La barre des 4.000 malades du Covid-19 en réanimation ou en soins intensifs a été dépassée mercredi, pour une capacité actuelle de 6.400 lits, qui pourrait être portée à 7.500 voire 10.500 selon le gouvernement. Ces trois derniers jours, près de 400 décès ont été comptabilisés quotidiennement, portant le total de victimes du coronavirus à près de 39.000.

Un confinement trop léger ?

Problème, les effets du confinement ne se feront pas sentir avant une dizaine de jours selon les spécialistes. «Le pire est devant nous», s'est alarmé Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, dans l'émission Quotidien mercredi soir, qui craint que les soignants ne puissent plus «accueillir tous les patients qui arrivent».

Dans ce contexte, les médecins sont de plus en plus nombreux à prendre la parole pour réclamer un nouveau tour de vis sanitaire, dénonçant un confinement trop léger. «Le télétravail n'est pas assez généralisé (...) Et puis il y a ces 12 millions d'élèves des écoles, collèges et lycées qui continuent à aller en classe et à se réunir sans mesures barrières à l’extérieur», a déclaré dans La Croix le professeur Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon, à Paris, fustigeant sur France Inter «un confinement complètement light».

Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France, s'est lui aussi dit favorable, sur France Bleu Paris, à un confinement plus dur «si les chiffres ne s'améliorent pas». Du côté des politiques, le maire (LR) de Nice Christian Estrosi a également plaidé mardi pour «un confinement plus strict» si les courbes épidémiques ne s'inversent pas d'ici à une semaine, évoquant dans une interview au Parisien la fermeture des lycées, l'obligation du télétravail (déjà obligatoire dans les faits) ou encore la fermeture des frontières nationales «sauf impératif professionnel ou familial».

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