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Sondage : près de 9 Français sur 10 sont pour la déchéance de nationalité et l'expulsion des fichés S

D'après un sondage publié ce vendredi 6 novembre, la majorité des Français seraient favorables à un durcissement des mesures judiciaires pour lutter contre le terrorisme, à la suite des récents événements survenus dans le pays, comme l'assassinat de Samuel Paty ou l'attentat à la basilique Notre-Dame de Nice.

Selon cette étude, réalisée par l'institut Ifop-Fiducial pour CNEWS et Sud Radio, près de neuf Français sur dix (89 %) se disent favorables à la déchéance de nationalité pour les personnes avec une double nationalité ayant commis des délits. Idem concernant l'expulsion des fichés S résidant dans l'Hexagone ou encore la création d'un nouveau délit dit «de mise en danger par la publication de données personnelles».

Le «Guantanamo à la française», réclamé par le député LR Eric Ciotti, c'est-à-dire le fait de placer en détention préventivement, avant qu'elles ne commettent un crime, les personnes fichées S est également soutenu.

«Il y a eu une émotion terrible après la décapitation de Samuel Paty et l'attentat de la basilique de Nice, et donc un durcissement de l'opinion publique», analyse sur CNEWS Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'institut Ifop.

Alors que plusieurs responsables politiques affirment que nous sommes aujourd'hui en guerre contre le terrorisme islamiste, les nouvelles technologies sont aussi évoquées, avec la responsabilisation des réseaux sociaux des messages diffusés sur leurs plate-formes (85 %), l'utilisation de la reconnaissance faciale à des fins de sécurité intérieure (78 %) ou la suppression de l'anonymat pour les utilisateurs des réseaux sociaux (78 %) :

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«Il y a l'idée que ce problème du terrorisme existe depuis des années, et qu'il n'est pas résolu. Il y a une défiance à l'égard du gouvernement. Donc on appelle à des mesures chocs, qui trancheraient des sujets qui sont déjà dans le débat public», note Frédéric Dabi.

Bien que le président de la République, Emmanuel Macron, a estimé jeudi 5 novembre que la situation actuelle «ne justifie pas de changer la Constitution» pour mieux lutter contre le terrorisme, la majorité des sondés (69 %) se dit prête à «adapter notre système judiciaire et prévoir des mesures d'exception qui dérogent à nos principes juridiques et constitutionnels». Ce sont globalement les sympathisants du Rassemblement National (91 %), suivis de ceux des Républicains (89 %) et de la République en Marche (79 %) qui y sont le plus favorables.

Des réactions qui peuvent s'expliquer par le sentiment que cette menace est actuellement élevée sur le territoire, partagé par plus de 9 Français sur 10. Parmi eux, ce sont les sympathisants du RN qui sont les plus inquiets. Ils sont en effet 70 % à penser que la menace terroriste est «très élevée» et 28 % à penser qu'elle est «élevée». Suivent ensuite les sympathisants LR (respectivement 68 % et 31 %) et ceux de LREM (50% et 49 %) :

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Ce sentiment que le terrorisme représente une menace a fortement augmenté récemment, à la suite de l'assassinat du professeur Samuel Paty et de l'attentat contre la basilique Notre-Dame de Nice. Le niveau est similaire à celui qui avait été relevé après l'attaque de la gare Saint-Charles à Marseille en octobre 2017 ou l'assassinat d'un couple de policiers à Magnanville en juin 2016 :

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Toutefois, la majorité des sondés (59 %) estime que leur propre vie quotidienne ne va pas changer dans les prochains mois à cause des récents attentats.

Ils anticipent ainsi une situation légèrement meilleure qu'après les attaques d'octobre 2015 à Paris, où 56 % des sondés seulement pensaient que leur vie quotidienne ne serait pas modifiée. Ce sont les sympathisants du PS (69 %) et de LFI (62 %) qui sont les plus nombreux à penser que les événements auront peu d'impact sur leur quotidien :

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Ce sondage a été réalisé du 3 au 5 novembre 2020, sur un échantillon de 2.030 personnes, par questionnaire auto-administré en ligne.

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