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Une filière d'acheminement de migrants au Royaume-Uni démantelée en région parisienne

Au terme d'un an d'enquête, les policiers ont interpellé les sept individus lundi et mardi dernier. Au terme d'un an d'enquête, les policiers ont interpellé les sept individus lundi et mardi dernier. (photo d'illustration) [JOEL SAGET / AFP]

Sept personnes viennent d'être mises en examen, suspectées d'avoir organisé le passage outre-Manche de clandestins en provenance du Moyen-Orient, à raison de 3.000 euros le voyage.

Les enquêteurs ont baptisé ce dossier «Pierrefitte Connection». A la tête de cette filière de transit de migrants sur le sol français, un organisateur âgé de 42 ans et son bras droit, âgé de 30 ans, en situation régulière et basés à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) qui avaient, selon les policiers, monté une organisation très rodée et très lucrative. 

Les migrants venus d'Irak, d'Iran, d'Afghanistan, de Syrie ou du Pakistan arrivaient dans l'Hexagone via l'Italie notamment. Avec la complicité d'un garagiste Pakistanais établi à Pierrefitte lui aussi, qui fournissait une vingtaine de véhicules, trois chauffeurs-passeurs allaient récupérer les clandestins dans le Nord de Paris et en région parisienne avant de les emmener sur certaines aires d'autoroute de Bourgogne. Là, ils les faisaient monter dans des remorques de poids lourds à destination du Royaume-Uni, le tout, à l'insu des chauffeurs routiers.

La Bourgogne, parce que les poids lourds ayant fait un dernier arrêt dans cette région, loin de la zone de contrôle frontière, étaient moins susceptibles d'attirer l'attention à Calais. Preuve de leur intérêt stratégique, ces aires d'autoroutes sur l'A5 et l'A31 font l'objet d'une guerre de territoire entre réseaux de trafiquants qui n'hésitent pas à s'affronter violemment.

«Si la filière sur laquelle nous enquêtions s'était quasiment tarie pendant le confinement du printemps, elle est repartie à plein régime pendant l'été», confie à CNEWS Jean Arvieu, chef adjoint de l'Ocriest (Office central pour la répression de l'immigration irrégulière et de l'emploi d'étrangers sans titre). «Sur l'année, nous estimons qu'à eux sept, les suspects ont permis le transit de 500 à 1000 clandestins, moyennant 3 000 euros par passage, soit un chiffre d'affaire d'1,5 à 3 millions d'euros. C'est une filière très importante qui a été démantelée, qui accordait peu de prix à la vie humaine vu les conditions dans lesquelles ils faisaient passer ces migrants, y compris des enfants».

Au terme d'un an d'enquête, les policiers ont interpellé les sept individus lundi et mardi dernier. Ils ont été mis en examen notamment pour aide à l'entrée, au séjour et à la circulation d'étrangers en France et en bande organisée. Des faits passibles de 10 ans de prison.

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