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Le chômage bondit à 9 % au troisième trimestre

La France compte 2,7 millions de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT). La France compte 2,7 millions de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT). [Philippe HUGUEN / AFP]

Après une baisse en trompe-l'oeil pendant le confinement, le taux de chômage a bondi au troisième trimestre en France, selon les chiffres publiés mardi par l'Insee. Il a progressé de 1,9 point, pour s'établir à 9 % de la population active.

La France compte ainsi 2,7 millions de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT), soit 628.000 personnes de plus par rapport au trimestre précédent. Ce rebond du chômage, conforme aux dernières prévisions, «est d'une ampleur inédite depuis que l'Insee le mesure (1975)», note l'institut national de la statistique. Mais il souligne qu'il «est en partie mécanique, par contrecoup de la baisse en trompe-l'oeil liée au confinement».

Au deuxième trimestre, en raison du confinement décrété pour lutter contre la pandémie de coronavirus, le nombre de personnes recherchant activement un emploi a chuté (démarches impossibles, secteurs d'activité à l'arrêt...). Cette condition figurant dans la définition d'un chômeur au sens du BIT, cela avait mécaniquement entraîné un net recul du chômage (-0,7 point). En contrepartie, l'institut avait observé une envolée du «halo» autour du chômage (+1,9 point pour les 15-64 ans), représentant les personnes sans emploi ne répondant pas à tous les critères du BIT.

«Avec la fin du premier confinement, les personnes sans emploi ont à nouveau repris leurs recherches actives d'emploi, faisant mécaniquement diminuer le halo autour du chômage», note l'Insee dans son rapport publié ce mardi. Celui-ci a diminué de 2 points sur le trimestre chez les 15-64 ans, retrouvant son niveau de fin 2019 (4 %).

Une hausse de 0,6 point sur un an

«Le troisième trimestre marque un retour à la normale concernant les comportements de recherche et enregistre, de ce fait, une forte augmentation du chômage», complète l'Insee. Bien que l'ampleur de ce bond soit surévaluée, elle «témoigne bien toutefois d'une nette dégradation du marché du travail». Le taux de chômage est en effet en hausse de 0,6 point sur un an, et se situe 0,9 point au-dessus de son niveau d'avant-crise sanitaire, au quatrième trimestre 2019, conséquence des suppressions d'emplois massives observées au premier semestre (715.000 emplois détruits).

Dans sa note de conjoncture publiée le 6 octobre dernier, l'Insee anticipait un taux de chômage à 9,7 % en fin d'année, soit 1,6 point de plus qu'un an plus tôt. Des prévisions désormais à prendre avec des pincettes, en raison du reconfinement décrété depuis et entré en vigueur le 30 octobre. Il est en effet tout à fait possible de voir le chômage - au sens du BIT - de nouveau plonger au dernier trimestre de l'année, pour les mêmes raisons que lors du premier confinement.

Fait intéressant à noter, le chômage pour Pôle emploi évolue en sens inverse de celui établi avec la méthodologie du BIT. Au deuxième trimestre, à la faveur du confinement, le nombre d'inscrits à Pôle emploi en catégorie A (sans aucune activité) s'est accru de 24,5 % en France métropolitaine par rapport au trimestre précédent. Puis, au troisième trimestre, ce chiffre a diminué de 11,5 %, tout en restant à un niveau élevé (3,67 millions).

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