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Grève dans les écoles : à Nice, des instituteurs redoutent les contaminations

Manifestation des professeurs des écoles ce matin place Masséna, à Nice. [CNEWS]

Ce mardi matin, à l’initiative des syndicats, une centaine d’enseignants ont manifesté place Masséna, à Nice pour dénoncer l’impossibilité de faire appliquer efficacement les gestes barrières et mesures sanitaires contre la propagation du Covid-19.

«Depuis la rentrée du 2 novembre dernier, tous les enfants de plus de 6 ans doivent porter le masque à l’école, rappelle Sylvie, une enseignante de CE1 et CE2 à l’école Madonette-Terron. Mais cette mesure ne règle pas le problème du brassage des élèves, notamment à la cantine et en classe. Nous ne pouvons pas pousser les murs pour espacer les enfants les uns des autres. Actuellement, il ne fait pas froid et nous essayons de garder les fenêtres ouvertes au maximum. Mais nous ne pourrons pas continuer longtemps comme cela».

Refus des tests et faux certificats médicaux ?

«Bien sûr, nous avons peur d’être contaminés», renchérit Caroline. Pour cette institutrice de la maternelle des Genêts, le risque est encore plus grand. «En dessous de 6 ans, les élèves ne portent pas de masque, précise-t-elle. En plus, il faut au moins trois cas avérés pour qu’une classe soit fermée. Et cela dépend beaucoup du bon vouloir des parents. Certains refusent de faire tester leur enfant. Même s’il a 39 degrés de fièvre. D’autres prétendent qu’ils n’arrivent pas à obtenir un rendez-vous auprès des laboratoires et envoient leur enfant potentiellement contaminé en classe. Le pire, c’est qu’en tant qu’enseignants, nous n’avons pas le droit d’exiger un certificat médical».

En primaire, aussi, des parents ne jouent pas le jeu ou contournent la règle. Certains parviendraient à obtenir de leur médecin-traitant des certificats médicaux stipulant que leur enfant ne peut pas porter de masque pour des raisons de santé. Ce qui instituerait une inégalité entre les élèves d’une même classe.

Professeurs opposés à un retour de l’enseignement à distance

Dans certaines écoles primaires, des parents s’opposent par principe au port du masque par leurs enfants et ne reculent devant rien. «Ils nous envoient des courriers et des pétitions, raconte Sylvie. Pour nous, fonctionnaires, il s’agit d’une véritable agression qui vient s’ajouter à toutes les préoccupations du moment».

Pour autant, les professeurs des écoles veulent continuer d’enseigner dans leurs établissements. Ils s’opposent à un retour à l’enseignement à distance qu’ils ont dû assurer, dans la plus grande improvisation, au printemps dernier, lors du premier confinement. «Ce n’était pas vraiment efficace, se souvient Sylvie. Nous n’avons pas pu aborder de nouvelles notions. Sans compter que tous les élèves n’étaient pas logés à la même enseigne pour leur accès à Internet et l’aide dont ils pouvaient bénéficier à la maison».

Pour garder les établissements ouverts, les professeurs des écoles réclament des embauches. La seule manière de dédoubler les classes pour faire face à l’épidémie, selon eux.

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