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Testée positive au Covid puis négative le lendemain, une azuréenne est victime de menaces et d’insultes

Le récit de Patricia A. lui a  valu des insultes et des menaces sur les réseaux sociaux. Le récit de Patricia A. lui a valu des insultes et des menaces sur les réseaux sociaux. [Capture]

Une azuréenne, testée positive puis négative au Covid le lendemain, a été victime de menaces et d’insultes après la diffusion d’une vidéo de son récit. En quelques heures seulement, la vidéo de cette aide soignante est devenue virale sur les réseaux sociaux.

Vendredi dernier, Patricia A. une habitante de 51 ans vivant à Mougins (Alpes Maritimes) passe un test PCR dans un laboratoire d’analyses médicales de sa ville. «Je devais subir, trois jours plus tard, une opération de chirurgie esthétique au cou et pour ce faire, je devais produire un test négatif au Covid-19», raconte-t-elle. Le test PCR s’avère positif, bien que Patricia A. ne présente aucun symptôme de la maladie.

Plutôt que de repousser son intervention chirurgicale, elle tente alors sa chance dans un second laboratoire le lendemain à Nice. Le résultat de ce nouveau test PCR se révèle négatif et Patricia A. peut finalement subir son opération lundi dernier, comme prévu. Soulagée de ne pas avoir eu à repousser son intervention mais troublée par la différence entre le résultat de ses deux tests de dépistage, Patricia A. décide alors de partager son histoire sur les réseaux sociaux, preuves à l’appui.

Des insultes et des menaces

Depuis, son téléphone n’arrête pas de sonner. «Sur la vidéo que j’ai postée, mes coordonnées sont apparentes, regrette celle qui craint pour sa sécurité. Des gens m’appellent depuis l’Outre-Mer ou l’Afrique pour me raconter des histoires d’erreurs de dépistages qui se sont avérées tragiques. D’autres personnes m’insultent ou me menacent. Ils me disent que je devrais avoir honte d’avoir dénoncé ce qui ressemble à une supercherie. Depuis, j’ai supprimé la vidéo, mais elle continue de tourner car certains internautes l’ont enregistrée», regrette l’aide soignante sous le choc.

«Une question d’interprétation des résultats»

Pour le docteur Philippe Seyral (biologiste et président des laboratoires Labazur), les écarts dans les résultats des tests de dépistage du Covid-19 s’expliquent. «Cela peut venir de la qualité des prélèvements. Si l’écouvillon ne va pas suffisamment loin dans le nez, il ne recueillera pas suffisamment de matériel et le test sera forcément négatif», assure-t-il.

Mais dans le cas de Patricia A., l’explication peut être d’une autre nature. «C’est une question d’interprétation des résultats. En effet, lors des analyses des échantillons, les laboratoires pratiquent l’amplification génique pour détecter la présence du virus», précise ce spécialiste. «À force d’amplifier, les biologistes finissent souvent par trouver des traces infimes du virus, détaille t-il. C’est là que le facteur humain entre en jeu. Lorsqu’ils trouvent une quantité extrêmement faible de virus, certains professionnels vont déclarer que le test est positif. Mais d’autres peuvent estimer qu’avec une présence si faible du virus, le test est négatif (...) Si une personne a été contaminée par le passé, il peut rester du matériel génétique du virus dans son nez très longtemps après. Mais cela ne veut pas dire qu’il s’agit de matériel vivant», conclut le médecin. 

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