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Migrants : plusieurs associations s'insurgent à la veille de l'évacuation du campement de Saint-Denis

Photo prise en juillet dernier, dans un campement situé près du canal Saint-Denis, évacué depuis. Photo prise en juillet dernier, dans un campement situé près du canal Saint-Denis, évacué depuis.[© FRANCOIS GUILLOT / AFP]

Refoulés aux portes de Paris, des centaines de migrants ont trouvé refuge dans un campement de fortune près du Stade de France à Saint-Denis (93), qui doit être évacué par la police ce mardi 17 novembre. Plusieurs associations qui leur en viennent en aide ont tenu à faire part de leur colère, à la veille de cette énième «mise à l'abri».

Près de 2.000 personnes – dont des familles et des femmes isolées – y seraient installées selon les associations, sans eau ni électricité, et loin de toutes commodités, et ce, en pleine période de confinement. Situé place de l'Ecluse, à Saint-Denis (93), ce campement se trouve en effet coincé au milieu du trafic routier, sous l'autoroute A1, à quelques encablures du Stade de France.

Un schéma qui se répète inlassablement

Si son évacuation est nécessaire, il n'en demeure pas moins que les associations qui interviennent auprès des demandeurs d'asile qui y vivent dénoncent un vrai ras-le-bol face à cette situation qui ne cesse de se répéter inlassablement. Ensemble, ils dénoncent le retour quasi-systématique des migrants dans la rue, sans avoir été hébergés ou seulement très peu de temps.

«Aujourd'hui, les autorités continuent d'organiser ces opérations, alors que les 65 précédentes ont prouvé qu'elles étaient inefficaces, et que leur seul effet était de disperser les personnes», peut-on lire dans un communiqué signé par une vingtaine d'associations, dont Emmaüs France ou encore Médecins Sans Frontières.

Pire, depuis la politique de tolérance zéro mise en œuvre par la préfecture de police de Paris pour empêcher la création de nouveaux campements dans la capitale, les associations déplorent la mise à l'écart progressive des migrants vers la périphérie.

«La situation est pire que précédemment»

«Sans cesse repoussés, harcelés, chassés voire violentés par la police, une partie d'entre eux s'est finalement installée encore plus en périphérie, au campement de Saint-Denis. L'accès à la nourriture, à l'eau, l'hygiène, aux soins, aux droits et à l'information y sont plus difficiles que jamais», ont ainsi détaillé les associations.

«La situation est pire que sur les précédents campements, car celui-ci est situé à plus d'une heure de marche de tous les services de base (distributions de nourriture, bains-douches gratuits, associations d'aide médicale...», explique Alix Geoffroy, chargée de programme auprès du CEDRE-Secours catholique, qui assure que beaucoup de ses occupants, confinés dehors, «ne peuvent pas se nourrir pendant plusieurs jours d'affilée».

Pour un accès inconditionnel à l'hébergement

Pourtant, selon les associations, 70 % de ces migrants ont déposé leur demande d'asile en France, attendant leur statut de réfugié, et devraient donc, à ce titre, être pris en charge par l'Etat et hébergés «conformément aux engagements de la France». «Il est absurde de faire perdurer ce système dysfonctionnel car la politique d'invisibilisation ne peut aboutir : ces personnes ne vont pas disparaître», ironisent les associations.

A la veille de l'évacuation du campement de Saint-Denis, elles réclament donc «que l'accès inconditionnel et pérenne à l'hébergement aux soins aux droits et à l'information soit garanti» pour toutes les personnes présentes lors de l'évacuation prévue mardi matin, et ce, «sans distinction de statut administratif».

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