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Nice : les opposants à l’interdiction de filmer les forces de l’ordre en intervention vont manifester ce mardi soir

L’article 24 de la loi «Sécurité Globale» prévoit une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d'amende contre ceux qui diffuseraient des images de policiers. (Image d'illustration) [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Entre 150 à 200 personnes sont attendues à 18h devant le Palais de Justice pour protester contre le projet de loi «Sécurité globale».

Un texte dont l’examen par l’Assemblée nationale doit commencer ce mardi et qui prévoit notamment (dans son article 24) d’interdire la diffusion d’images montrant des policiers lors des manifestations.

Une atteinte au droit de la presse ?

L’objectif du projet de loi (porté par LaREM) est d’éviter la propagation sur les réseaux sociaux de photos ou de vidéos sur lesquelles on peut identifier l’action des forces de l’ordre.

Et c’est bien le problème, selon Marine Vengeons, membre du collectif «Uni.e.s» de Nice et organisatrice du rassemblement. «Cette loi risque de porter atteinte au droit de la presse mais aussi aux victimes de violences policières, explique cette étudiante en Sciences-Politiques à l’Université Côte d’Azur. En effet, lors des procès, les avocats des victimes s’appuient souvent sur les vidéos pour établir les faits. Les images sont le seul outil efficace pour lutter contre les violences policières. Si la loi interdit aux manifestants de diffuser des photos ou vidéos en France, ils le feront depuis des serveurs à l’étranger. Les citoyens sont filmés en permanence par les caméras de vidéosurveillance, je ne vois pas pourquoi les policiers ne pourraient pas l’être également lorsqu’ils travaillent».

Des policiers menacés

Pour David-Olivier Reversy, le secrétaire national-adjoint du syndicat Alliance, il faut tout faire pour protéger les forces de l’ordre en service. «Les réseaux sociaux foisonnent de vidéos sorties de leur contexte dans lesquelles les fonctionnaires de police sont jetés à la vindicte populaire, souligne t-il. Des fonctionnaires reçoivent régulièrement des menaces de mort et voient leur domicile tagué à cause d’images de ce type. La grande majorité du temps, les policiers poursuivis pour violences sont innocentés. Je ne vois pas pourquoi l’article en question fait polémique. Il n’interdit pas de filmer ou de prendre des photos mais de diffuser des images sur lesquelles des policiers sont identifiables. Si les visages sont floutés, cela ne posera pas de problème. La presse pourra continuer de travailler».

L’affaire Legay en toile de fond

À Nice, le président de l’association Tous Citoyens, affirme que le fait de pouvoir filmer les fonctionnaires de police est au contraire susceptible de les protéger. «Dans notre société, il existe une défiance contre la police, estime-t-il. Le seul moyen pour lutter contre cela, c’est la transparence. L’immense majorité des policiers fait très bien son métier mais une petite minorité discrédite l’ensemble de l’institution. Il faut évidemment protéger les policiers mais sans rompre le droit à l’information. Sans images, on n’aurait jamais connu la vérité sur l’affaire Geneviève Legay (cette manifestante alter-mondialiste blessée lors d’une charge le 23 mars 2019 sur la place Garibaldi à Nice, Ndlr) ».

L’article 24 de la loi «Sécurité Globale» prévoit une peine pouvant aller jusqu’à un an de prison et 45.000 euros d'amende contre ceux qui diffuseraient des images de policiers.

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