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Côte d’Azur : le blues des policiers nationaux

Maintien de l’ordre, lutte contre le terrorisme, maitrise des flux migratoire et contrôle du respect des mesures de confinement… Sur la Côte d’Azur, les policiers nationaux se disent épuisés et en manque de reconnaissance.

En faire toujours plus avec toujours moins. Une équation difficile à résoudre pour la police nationale des Alpes-Maritimes.

«Dans ce département frontalier, les missions liées aux flux migratoires sont nombreuses sans compter les attentats explique Karine Jouglas, secrétaire départementale du syndicat Alliance Police Nationale. Or, nous perdons des fonctionnaires chaque année. L’arrivée de soixante nouveaux agents (décidée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en juillet dernier, Ndlr) ne compensera pas le manque de moyens humains. Les collègues sont sans cesse rappelés pendant leurs jours de repos pour sécuriser des manifestations.»

«Face à un tribunal, la parole d’un policier a moins de valeur que celle d’un voyou»

«La peur du policier n’existe plus. Chacun sait que n’importe quelle opération peut dégénérer et tourner au drame», assure Karine Jouglas qui pointe certaines décisions de justice. «Face à un tribunal, la parole d’un policier a moins de valeur que celle d’un voyou», soutient la syndicaliste.

«Hier, lors du procès d’un mineur qui s’était livré à un rodéo sauvage dans le quartier des Moulins (à l’Ouest de Nice, Ndlr) et qui avait résisté à son interpellation en faisant tomber un policier, le tribunal n’a retenu que la rébellion et le refus d’obtempérer», déplore t-elle. La vidéo des faits (qui remontent en mai dernier) avait largement circulé sur Internet. On pouvait y voir un équipage contraint de battre en retraite en essuyant le jet de projectiles. «Lors de cette intervention, l’individu avait tenté de voler le LBD de l’agent, ajoute Karine Jouglas. Tout cela avait été consigné par écrit par les fonctionnaires sur procès-verbal. Pourquoi la Justice n’a-t-elle pas pris cela en compte ?», interroge la syndicaliste. Peu de temps après les incidents dans le quartier, nous avions été reçus par le Procureur de la République de Nice. Nous lui avions demandé d’exercer la plus grande sévérité envers les auteurs d’outrages, d’insultes et de menaces à l’encontre des policiers. Il s’était alors montré très réceptif à nos revendications».

Demande de création d’un «observatoire des peines»

En effet, le syndicat qui milite pour «une justice intransigeante à l’égard des auteurs de ces comportements inacceptables», sollicite depuis des mois la création d’un «observatoire des peines» qui reposerait sur trois critères : «peines encourues», «peines prononcées» et «peines réellement effectuées» ; «afin de placer le magistrat au cœur de la sanction qu’il serait amené à prendre, assure Karine Jouglas. La protection de nos collègues, impose une Justice forte et à la hauteur des enjeux de sécurité que nos concitoyens sont en droit d’attendre».

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