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Côte d'Azur : pendant le confinement, des commerçants n'hésitent pas à travailler au noir

Certains continuent de travailler illégalement pour continuer à satisfaire leur clientèle, notamment à Nice.[AFP]

Sur la Côte d’Azur, des commerçants et indépendants ont recours au travail dissimulé pendant le confinement pour survivre. Un phénomène qui préoccupe la Chambre des métiers et de l’Artisanat des Alpes-Maritimes.

Avec ce nouveau confinement, certains continuent de travailler illégalement pour continuer à satisfaire leur clientèle, notamment à Nice. Une question de survie pour ces coiffeurs, esthéticiennes, chefs d’entreprise et autres gérants de sociétés de service, qui sont soumis à la fermeture de leurs établissements imposée par le gouvernement pour tenter d’enrayer l’épidémie de Covid-19. Or, les aides consenties par l’Etat ne leur permettent pas toujours de couvrir l’ensemble de leurs frais personnels et professionnels. 

C’est au domicile des particuliers ou parfois même directement en boutiques que cela se passe, selon une technique bien rodée. «C’est une manière pour nous d’éviter que nos habitués se tournent vers Internet pour réaliser leurs achats», assure sous couvert d’anonymat ce gérant d’un magasin de prêt-à-porter du centre ville. «Les habitués me passent un coup de fil. Je leur donne rendez-vous à une heure précise en boutique. Ils prennent le temps d’essayer et repartent satisfaits. Je leur propose des remises jusqu’à 30 voire 40% afin d’écouler un maximum de stocks sinon tout est perdu».

«Ce confinement est une véritable catastrophe pour notre activité, explique ce coiffeur. Nos caisses sont vides. J’ai très peu de trésorerie pour joindre les deux bouts. Comment voulez-vous qu’on fasse pour vivre ? On ne peut pas rester sans argent pendant des mois. Je me déplace à domicile pour faire des coupes pendant que mon épouse réalise les soins de beauté, les clients sont satisfaits, cet argent nous permet de faire quelques courses».

Le travail dissimulé, un délit susceptible d’entraîner des sanctions

«Je comprends tout à fait la détresse, le désarroi et le désespoir que certains ressentent actuellement», confie Jean-Pierre Galvez, le président de la Chambre de métiers et de l'artisanat de région Provence-Alpes-Côte d'Azur. La plupart sont obligés de rester fermés, sans revenus», témoigne celui qui s’est déclaré «boulversé» par l’histoire de «cette jeune coiffeuse qui a mis fin à ses jours car elle n’a pas supporté de tout perdre et de s’endetter». 

Mais Jean-Pierre Galvez met en garde ceux qui se livrent ou seraient tenter de recourir au travail dissimulé. «Ils  doivent y résister ! Je rappelle qu’il s’agit d’un délit susceptible d’entraîner des sanctions pénales et administratives, insiste-t-il. Les artisans et commerçants qui sont acculés financièrement ont tout intérêt à entrer en contact avec nous pour qu’on puisse les accompagner au mieux et trouver des solutions pour passer la crise, en étalant leurs paiements et en leur permettant de bénéficier d’exonérations fiscales». 

La Chambre de métiers et de l'artisanat de région Provence-Alpes-Côte d'Azur a également mis en place un plateforme téléphonique régionale (09 80 08 06 00) pour les artisans et commerçants, leur permettant de se former à l’économie numérique.

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