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Gare du Nord : le projet de rénovation relancé, après des modifications

La future gare routière de la Gare du Nord. La future gare routière de la Gare du Nord.[© SA Gare du Nord 2024 – Valode et Pistre]

«Je suis déjà fier de ce projet maintenant symboliquement lancé», s'est félicité le président de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, ce lundi 23 novembre. Ce dernier vient en effet de sceller un accord avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, pour relancer le projet de rénovation de la Gare du Nord (10e). Ce dernier avait été stoppé par de nombreux recours juridiques.

«Au terme d'un dialogue approfondi et constructif, la Ville de Paris, SNCF, SNCF Gares & Connexions et la SA Gare du Nord 2024 ont conclu un protocole actant le soutien de la Ville au projet de rénovation et de transformation de la gare du Nord», a ainsi communiqué la municipalité parisienne, ce lundi.

Pour sceller cet accord, un «permis de construire modificatif» sera donc déposé «avant la fin de l'année», a fait savoir le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette entente n'a pas été une mince affaire, tant les modifications apportées au projet sont importantes. L'élu a d'ailleurs assuré qu'il serait particulièrement «vigilant à la mise en œuvre de ces modifications le plus rapidement possible».

Parmi elles notamment, la réduction de la place laissée aux commerces et aux services, une meilleure ouverture de la Gare du Nord au quartier qui l'entoure, notamment dans sa partie nord, l'enfouissement de la desserte taxis et VTC ou encore l'agrandissement du parking à vélos.

D'importantes modifications prévues

L'accord prévoit en effet «de réduire d'environ 7.500 m2 les surfaces de commerces et services du projet et d'abaisser jusqu'à 12 mètres la façade du bâtiment côté rue du Faubourg Saint Denis». Et ce, comme l'explique la municipalité parisienne «afin de faciliter l'intégration de la Gare du Nord rénovée dans son environnement urbain». Soit 15 % de moins alloués aux commerces et aux services.

En parallèle, SNCF Gares & Connexions s'est engagé à «assouplir l'organisation des circulations pour les voyageurs TER, notamment en renonçant à la séparation des flux départs et arrivées». Le groupe a également renoncé à une surface de 7.100 m2 de bureaux, «pour y étudier l'installation de la Police Régionale des Transports et/ou du Centre de Commande Unifié des RER B et D».

De plus, l'accord vise à construire 3.000 places de parkings sécurisés pour les vélos au lieu des 1.200 prévues initialement, tandis que la Ville doit étudier la réalisation de 3.000 places supplémentaires sur ses emprises. Au contraire, les taxis, VTC et deux-roues motorisés seront tenus de se faire discrets et d'utiliser le parking souterrain qui sera réaménagé en conséquence.

Enfin, le jardin suspendu devrait être agrandi, avec «l'aménagement d'un parc paysager d'un hectare propice à la biodiversité». Une étude de faisabilité devrait également être lancée d'ici à juin 2021, afin de réaliser une passerelle entre le boulevard de la Chapelle et le nouveau bâtiment attenant à la gare, permettant une ouverture vers le quartier de la Chapelle.

 
La colère de certains élus parisiens 

Des modifications en trompe-l'oeil pour certains élus parisiens, qui restent sceptiques quant au projet de rénovation de la Gare du Nord. C'est notamment le cas de la conseillère de Paris et oratrice de la France Insoumise, Danielle Simonnet. «La mairie de Paris pourra user de tout son talent de communication qu’on lui connaît, ce ne sont pas l’ajout de places de stationnement vélo, la réduction de 15 % seulement des commerces et l’abaissement de la nouvelle aile prévue sur le flanc est du bâtiment historique qui change réellement le projet», écrit-elle.

C'est également l'avis du groupe communiste et citoyen, présidé par Nicolas Bonnet-Oulaldj. «Des aménagements à la marge ne suffiront pas, un autre projet s’impose et nous invite à réinventer notre façon de concevoir la ville» explique-t-il dans un communiqué. Et d'ajouter : «il est urgent de changer de système, il n’est pas viable de développer des projets basés sur des modèles économiques dépassés et fragiles, qui privatisent une partie des espaces publics pour financer les travaux de modernisation de la gare».

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