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Violences conjugales : un nouveau plan dévoilé ce lundi

La plate-forme Make.org avait permis de faire remonter des milliers de propositions pour renforcer la lutte contre les violences conjugales. [Photo d'illustration / ERIC FEFERBERG / AFP].

A deux jours de la Journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, le gouvernement doit dévoiler, ce lundi 23 novembre, de nouveaux outils pour lutter contre les violences conjugales. Un an après la conclusion d'un Grenelle dédié, l'Etat entend ainsi rester mobiliser sur ce dossier sensible, surgi au coeur des inquiétudes avec le confinement imposé par la pandémie.

Et pour l'occasion, ce sont au moins trois ministres qui devraient, aujourd'hui, être sur le pont pour cette présentation, à en croire le service politique de France Inter qui, hier, confirmait cette information révélée la veille par le Parisien.

Aux côtés d'Elisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'égalité entre les Femmes et les Hommes, sont ainsi également attendus le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, ainsi que Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, et qui avait porté le sujet de l'Egalité Femmes-Hommes - grande cause du quinquennat - avant sa nomination à Beauvau.

Le plan présenté ce jour, qui n'est pas à proprement parlé un plan gouvernemental mais plutôt la reprise, à son compte, de propositions faites au cours des trois dernières années sur la plate-forme participative Make.org, devrait être articulé autour de quatre axes principaux.

Pour mémoire, la grande consultation lancée par Make.org avait en effet permis de faire remonter des milliers de pistes, grâce à la participation de près de 400.000 répondants, essentiellement des citoyens, des associations ou des entreprises. Et les quatre pistes principales dévoilées aujourd'hui en sont les traductions concrètes.

Des enfants à sensibiliser

Premier vecteur de cette nouvelle feuille de route, le gouvernement entendrait déconstruire les stéréotypes sexistes auprès des enfants, afin de lutter contre le sexisme ordinaire.

Pour ce faire, des petits dessins-animés dédiés aux 4-6 ans, regroupés autour d'une série baptisée «Chouette pas chouette», seront diffusés à la télévision, sur le service public, mais aussi sur M6 ou encore Gulli. De même, des livrets pédagogiques seront également distribués aux enseignants.

Reste toutefois à savoir comment l'initiative sera accueillie par l'institution éducative et, surtout, par les familles dont certaines pourraient voir d'un mauvais oeil la sensibilisation faite aux plus petits sur ces questions.

Pour rappel, en 2014, le gouvernement d'alors, sous François Hollande, avait dû abandonner un dispositif similaire, les «ABCD de l'Egalité», censé être l'outil phare de lutte contre les inégalités entre filles et garçons, accusés par des milieux traditionalistes de propager la «théorie du genre». L'adage «Autre temps, autres moeurs» reste donc à vérifier. 

Une application «Mémo de vie»

Autre outil suggéré via la plate-forme Make.org et retenu par le gouvernement, «Mémo de vie,» une application permettant de mieux accompagner les quelque 20.000 femmes victimes chaque année de violences conjugales.

Concrètement, cette plate-forme digitale dédiée aux victimes de violences a pour but de leur permettre de sortir de l’isolement, en leur permettant de décrire ce qu’elles vivent, d’enregistrer des données sensibles, et d’accéder à des contacts et informations utiles.

Elles peuvent ainsi, par exemple, garder des messages envoyés par le conjoint violent. Et faisant office de preuve, ce «carnet de bord» pourra être reçu en cas d'action en justice.

Renforcer la sensibilisation des policiers

Déjà évoqué lors du Grenelle des violences conjugales lancé l'année dernière, la troisième piste dévoilée aujourd'hui devrait consister en un renforcement de la sensibilisation des policiers pour mieux prendre en charge les victimes. 

Baptisé «Comprendre pour mieux agir», cet objectif devrait se traduire concrètement par une formation complémentaire de celles qui existent déjà, mais se présenterait sous forme de programme en ligne.

Une montée en puissance dans l'accueil d'urgence

Enfin, pour aider toutes les victimes de violences conjugales, il serait aussi question que le gouvernement renforce l'hébergement d'urgence.

Le but : répondre à l'ambition selon laquelle, chaque année, 10.000 femmes puissent trouver un abri d'urgence grâce à des nuitées d'hôtels.

Et pour les associations, l'urgence est d'autant plus grande que la crise entraînée par le coronavirus n'a fait qu'exacerber des violences déjà très vives.

Sur la plate-forme de signalements en ligne des violences conjugales, sexuelles ou sexistes (disponible ICI) les alertes ont ainsi, depuis fin octobre, connu une hausse de 15 %, après une première augmentation significative au printemps.

Pour le gouvernement, les hôpitaux, en première ligne dans la prise en charge des victimes, ont également un rôle déterminant à jouer.

Ce lundi après-midi, Elisabeth Moreno doit d'ailleurs justement accompagner Olivier Véran au service de prise en charge des femmes victimes de violences de l’hôpital Bichat pour bien faire passer le message.

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