En Direct

Ile-de-France : tout savoir sur le calendrier de la mise en concurrence des transports en commun

Le calendrier prévisionnel de la future mise en concurrence a été signée ce 9 décembre.[© ERIC PIERMONT / AFP]
Par Publié le

L'heure va bientôt sonner pour la fin du monopole de la SNCF. Imposée par l'Europe et souhaitée par la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse, la mise en concurrence dans les transports en commun franciliens va devenir une réalité dès 2023. Le calendrier prévisionnel a été voté ce mercredi 9 décembre.

En Ile-de-France, cette mise en concurrence débutera «dès 2023 avec les lignes de trams-trains», puis continuera «les années suivantes» avec les lignes historiques du réseau SNCF Transilien. L'arrivée de potentiels nouveaux exploitants est ainsi attendue petit à petit, par étapes, entre 2023 et 2039.

Et si l'ouverture à la concurrence ne sera pas synonyme, selon Valérie Pécresse, de «privatisation», elle devrait néanmoins «permettre de challenger la SNCF», a expliqué la présidente de la région et d'IDF Mobilités, l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France.

Avec une telle organisation, IDFM attend essentiellement de la concurrence «une amélioration de la qualité du service«, «une redynamisation des lignes Transilien en souffrance» ainsi qu'«une baisse des coûts», selon le dossier approuvé par le conseil d'administration.

le calendrier détaillé :

fin 2023

Dès le mois de décembre 2023, les lignes de trams-trains T4 et T11, ainsi que la branche Esbly-Crécy de la ligne P, circuleront sous un nouveau contrat. Soit avec la SNCF si elle a remporté l'appel d'offre, soit avec un nouvel exploitant.

Sachant que le processus de mise en concurrence débutera beaucoup plus tôt, dès 2021, pour une désignation à la mi-2022 et une arrivée aux manettes en décembre 2023.

Fin 2024

Ensuite, Ile-de-France Mobilités (IDFM) prévoit de mettre en concurrence les futurs trams-trains T12 et T13, actuellement en construction.

L'appel d'offres sera lancé début 2022, avec désignation du vainqueur en 2023 et arrivée en décembre 2024. 

Fin 2025

Suivront les lignes J et L de la banlieue Saint-Lazare, avec les premiers trains de la concurrence en décembre 2025.

Fin 2026

Puis les N et U du faisceau Montparnasse en 2026.

Pour la ligne R depuis la Gare de Lyon, IDFM hésite encore, avec l'arrivée du nouvel opérateur en décembre 2026 ou 2027.

Fin 2027

La ligne P, qui circule depuis la Gare de l'Est, ainsi que le RER E devraient suivre avec l'arrivée d'un nouvel opérateur en décembre 2027.

Fin 2028

Puis les lignes H et K, depuis la Gare du Nord, en décembre 2028.

Fin 2032

Les premiers trains de la concurrence du RER D sont ensuite attendus en décembre 2032.

Fin 2033

Et un an plus tard, en décembre 2033, pour le RER C.

Fin 2039

A noter que pour les lignes A et B, partagées avec la RATP, la loi ne prévoit pas d'ouverture à la concurrence avant le 31 décembre 2039.

L'exemple allemand ?

A titre de comparaison, Valérie Pécresse prend l'exemple de l'Allemagne qui a ouvert la mise en concurrence dans ses transports depuis 1994. Selon elle, les transports allemands ont depuis «connu une hausse de 54% de sa fréquentation», avec des «coûts d'exploitation bien inférieurs» à ceux de la SNCF et une «meilleure ponctualité».

A contrario, elle cite la Grande-Bretagne, qui «a tout libéralisé» selon Valérie Pécresse, comme mauvaise élève de la mise en concurrence. Outre-manche, l'effet de cette ouverture à la concurrence a été terrible, notamment sur les prix, puisque les Anglais estiment qu'il est désormais plus cher de prendre le train que l'avion.

La présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités prone donc une «saine émulation» en vue de cette mise en concurrence et se réjouit de l'échelonnement du calendrier. L'idée étant de ne pas se précipiter mais de se lancer petit à petit.

«Si nous commençons dès aujourd'hui, nous aurons une expérience qui sera meilleure le jour où nous arriverons sur les lignes les plus complexes qui rapportent le plus d'argent, comme les lignes de RER [...] sinon le risque serait de le faire dans de mauvaises conditions», a-t-elle expliqué.

Retrouvez toute l'actualité des transports en commun ICI
Ailleurs sur le web