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Opération anti-migrants dans les Alpes : les membres de Génération identitaire relaxés en appel

La tenue des militants, considérée proche de celle de la gendarmerie, était notamment mise en cause.[ROMAIN LAFABREGUE / AFP]

Vêtus de doudounes bleues, ils avaient effectué des patrouilles anti-migrants et réalisé une chaine humaine sous la bannière «Defend Europe» à la frontière italienne. Trois membres du groupe d’extrême droite Génération identitaire ont été relaxés en appel.

Ils étaient accusés d’avoir «exercé une activité dans des conditions créant la confusion avec une fonction publique», leurs tenues pouvant faire penser à celles de la gendarmerie. En première instance, les trois responsables avaient été condamnés à six mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Gap, l’organisation à 75.000 euros d’amende.

Aucun acte répréhensible

Durant le printemps 2018, des militants Génération identitaire avaient réalisé une opération d’hostilité aux migrants à la frontière italienne, au col de l’Echelle. Les patrouilles, «quel que puisse être le regard porté sur de tels agissements, ne sont pas pour autant constitutifs d'actes répréhensibles», a expliqué la cour dans son arrêt de relaxe, divulgué par l’AFP. «Aucun membre des forces de l'ordre interrogé (pendant l'enquête) n'a indiqué que ces patrouilles avaient contrôlé, retenu ou empêché de passer les migrants repérés», détaille le document.

De même, aucun des migrants auditionnés (certains avaient été signalés à la police aux frontières et parfois accompagnés jusqu’à elle) «n'avait indiqué avoir confondu ces individus avec les forces de l'ordre alors même qu'il s'agissait de personnes en détresse, affaiblies, maitrisant peu ou pas le français», poursuit la cour.

Concernant la chaîne humaine, il s’agissait d’une action «purement de propagande politique, (…) à visée médiatique (et) annoncée comme telle». Elle n'était donc pas «de nature à créer une confusion dans l'esprit du public avec l'exercice des forces de l'ordre».

Du côté de Génération identitaire, cette relaxe a été accueillie avec soulagement : «c'est une victoire du droit, là où on avait eu une décision évidemment politique en première instance», explique l’avocat de l’organisation et de deux dirigeants. En face, la décision a été reçue avec stupéfaction. «Il s'agit d'un message de très mauvais augure pour tous ceux qui militent pour les droits fondamentaux, en plus de créer un deux poids deux mesures par rapport à la criminalisation des maraudeurs (militants venant en aide aux migrants)», ont réagi les avocats de l’association Tous Migrants.

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