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Nice : les restaurants et les bars au plus mal

L’éventualité d’une réouverture en janvier semble s’éloigner.[CNEWS]

Après deux mois de fermeture, les restaurateurs niçois font les comptes et s’organisent pour obtenir les aides de l’Etat qui n’arrivent toujours pas.

Inquiets, stressés, en colère mais jamais résignés. Cela pourrait résumer l’état d’esprit des restaurateurs niçois après deux mois de fermeture alors que les aides promises par l’Etat traînent en longueur. «Il y a toujours un décalage entre l’annonce de la mise en place des dispositifs et le moment où nous percevons réellement les sommes, précise Fred Ghintran, patron de la brasserie Le Félix Faure, en centre-ville de Nice. Par exemple, nous avons demandé l’aide de 10.000 euros annoncée en novembre mais nous n’avons toujours rien reçu». 

En attendant, il faut continuer à payer les loyers, la masse salariale et rembourser les crédits. «Le 29 octobre lorsque la fermeture nous a été imposée, il y avait 289.000 euros sur le compte du restaurant, explique Fred Ghintran en toute transparence. Aujourd’hui, nous sommes débiteur de 5 000 euros. L’État nous doit 80.000 euros au titre des indemnités de chômage partiel dues à nos employés».

Au Félix Faure, on évalue les pertes à 400.000 euros depuis le début de la crise sanitaire, en mars dernier. Pour l’heure, les marges de manœuvre sont presque nulles. La vente à emporter ne compense pas. Elle permet tout juste aux toutes petites structures de limiter la casse. 

L’éventualité d’une réouverture en janvier semble également s’éloigner. L’étude que vient de réaliser Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, qui guide le gouvernement, désigne notamment les bars et restaurants comme des lieux particulièrement propices à la contamination. Un nouveau coup dur pour les restaurateurs.L’idée est de retrouver de la trésorerie et de rembourser plus rapidement les prêts garantis par l’État (PGE) grâce à une TVA réduite. 

« Si on nous demande de fermer parce que nos établissements sont des lieux de contamination, nous l’acceptons tout à fait, assure Fred Ghintran. Mais ce que nous demandons, c’est que nos charges fixes soient prises en compte en guise de compensation ». Pour tenter d’obtenir gain de cause, les restaurateurs niçois et leurs fournisseurs se sont rassemblés au sein d’un collectif, nommé FEU (Forces Economiques Unies). Au terme d’un travail avec la municipalité, ils ont fait remonter plusieurs propositions au gouvernement. Comme l’instauration d’un régime fiscal dérogatoire durant 18 à 36 mois pour l’hôtellerie et la restauration afin de retrouver de la trésorerie et de rembourser plus rapidement les prêts garantis par l’État (PGE) grâce à une TVA réduite. Autre proposition phare, la création d’un fonds de garantie par les compagnies d’assurance. Une mesure très populaire chez les professionnels qui regrettent de ne pas être assez soutenus par leurs assureurs.

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