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Coronavirus : à Nîmes, une aide de 200.000 euros en faveur de la corrida fait polémique

La société Simon Casas Production, organisatrice de corridas, exploite les arènes de Nîmes dans le cadre d'un contrat de délégation de service public .[PASCAL GUYOT / AFP]

Pour Frédéric Pastor, adjoint en charge des festivités à la mairie de Nîmes, la décision tombe sous le sens : «la tauromachie est une activité très importante dans notre ville», dit-il à France 3. Tellement que la municipalité a voté, samedi 19 décembre, une subvention de 201.587 euros accordée à la société Simon Casas Production, qui exploite les Arènes de Nîmes pour ses corridas. Une aide qui suscite la polémique.

Le contrat de délégation de service public qui lie Simon Casas Production à la mairie de Nîmes stipule en effet que ses termes peuvent être réexaminés en cas de «circonstances extérieures, imprévisibles ou dont les effets ne pouvaient être raisonnablement prévus et qui ont un impact significatif sur l'effet de la DSP».

Pour la municipalité, l'épidémie de coronavirus entre dans cette catégorie, puisqu'elle a entraîné l'annulation des corridas. «Nous considérons qu'il est inéquitable que le délégataire porte à lui seul les conséquences de la crise», développe Frédéric Pastor. Cette subvention doit ainsi permettre la prise en charge des frais fixes de Simon Casas Production (loyers, salaires, etc.) pour le premier semestre 2020, mais aussi une réduction de 66% des redevances.

De quoi faire pâlir d'envie les autres chefs d'entreprise de la ville... et susciter la désapprobation de l'opposition. Dans un communiqué publié ce dimanche 20 décembre, le porte-parole local d'Europe écologie-Les Verts, Bruno Vasa, dénonce une décision «illégitime et immorale», même si elle «repose sur la légalité d'un contrat de délégation du service public».

«Dans le même temps, combien de familles sont logées dans des conditions indignes, faute d'une politique sociale», «combien d'artistes et de techniciens du spectacle [...] en sont réduits à mettre la clé sous la porte, faute de recevoir une aide comparable ?», s'interrogent les écologistes. Du côté du parti communiste (PCF), on estime, à l'image de Sylvie Fayet, conseillère municipale, que «quand il y a des pertes on municipalise, mais quand on gagne de l'argent, cette fois on privatise. Ce n'est pas ma conception du service public».

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