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«J'avais peur d'aller en prison» : l'accusatrice du marchand d'art s'explique

[DAMIEN MEYER / AFP]

Mathilde,*, la femme qui accuse Yves Bouvier, un riche marchand d'art suisse, d'avoir voulu piéger un agent du fisc, accorde une interview à CNEWS sur les raisons qui l'ont poussée à signaler ces faits. Des agissements présumés que l'avocat de l'homme d'affaires conteste catégoriquement.

Quels étaient vos liens avec Yves Bouvier ?

Mathilde : J'ai commencé à faire des missions d'escort en 2009 dans des dîners parfois à Paris, auprès d'amis d'Yves Bouvier. C'est lui qui me payait, ça a duré jusqu'en 2011. J'ai arrêté après m'être disputé avec lui au sujet du comportement qu'il avait avec les escorts.

Que s'est-il passé ensuite, pourquoi vous être manifestée au moment de l'affaire Zahia ?

J'avais une dent contre Yves parce que dans cette affaire, il essayait de faire porter le chapeau à une tierce personne. Zahia était entretenue par Yves Bouvier selon moi. Donc j'ai dénoncé les faits de proxénétisme dont j'avais connaissance à la police parisienne, mais il ne s'est rien passé.

[NDLR : Zahia Dehar avait affirmé en 2010 avoir eu des relations sexuelles tarifées avec des footballeurs alors qu'elle était mineure. Dans cette affaire, la tierce personne dont parle Mathilde* est Abousofian Moustaïd, condamné en appel pour proxénétisme avant de se pourvoir en cassation.] 

Dans ces conditions, comment expliquer qu'Yves Bouvier vous ait sollicitée en 2017 pour piéger un agent du fisc ?

Il m'a dit qu'il savait que j'avais essayé de le faire tomber. Il m'a embauchée comme détective privée en juin 2015, jusqu'en 2017. En juin cette année-là, il m'a demandé de piéger le contrôleur du fisc qui enquêtait sur lui. Je suis entrée en contact avec ma cible et en le faisant parler, l'agent des impôts m'a expliqué que dans ses enquêtes, il pouvait interroger tout le monde, la famille, les maîtresses et que l'entourage pouvait être considéré complice. Je me suis dit que je risquais gros si je faisais ce que Y. Bouvier me demandait. J'ai eu peur de faire de la prison. J'ai essayé de dire à Yves que le piège était une mauvaise idée mais il n'a rien voulu savoir. Et puis en novembre, il a refusé de me payer mon loyer. Alors j'ai décidé que j'allais provoquer un rendez-vous avec Yves pour l'enregistrer quand il m'exposerait le plan pour compromettre l'agent du fisc, à qui j'ai ensuite tout raconté et à qui j'ai donné l'enregistrement.

*Prénom d'emprunt

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