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Nice : les écologistes jugent la vidéosurveillance inefficace pour lutter contre l’insécurité

La Police Municipale de Nice est la première de France, en nombre, avec près de 400 fonctionnaires.[AFP - Illustration]
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La politique menée depuis 2008 par le maire de la ville Christian Estrosi en matière de sécurité a ses détracteurs. Notamment les élus d’opposition écologistes. Pour eux, l’efficacité des 3300 caméras qui surveillent la ville n’est pas démontrée.

« Seuls 3% des enquêtes de police sont élucidées grâce aux images de vidéosurveillance, a estimé la conseillère municipale du groupe Nice Écologique, Juliette Chesnel-Le Roux, hier lors d’une conférence de presse.

La vidéosurveillance n’empêche pas non plus la commission des délits du quotidien, comme les vols de vélos. La vidéosurveillance coûte cher. Pour nous, cet argent public serait plus utile pour recruter des policiers supplémentaires. En matière de sécurité, rien ne peut remplacer la présence humaine sur le terrain».

« Cet outil est efficace »

La Police Municipale de Nice est la première de France, en nombre, avec près de 400 fonctionnaires, auxquels s’ajoutent 183 agents de surveillance de la voie publique (ASVP). Pourtant, l’élue écologiste pointe l’absence d’effectif dans un secteur du centre-ville, qui fait pourtant l’objet d’une attention toute particulière de la ville et de l’État en raison de trafics de stupéfiants.

« Dans le quartier Trachel, le poste de police est constamment déplacé ou fermé, regrette Juliette Chesnel-Le Roux. À qui la population peut-elle bien faire appel en cas de danger ? Les caméras de vidéosurveillance ne sont pas parvenues à régler les problèmes de sécurité dans ce périmètre».

« Depuis 2019, les caméras ont permis 1142 interpellations, soit une moyenne de plus de 3/jour, défend Anthony Borré, le premier adjoint au maire en charge de la sécurité.L’État nous sollicite aussi pour exploiter nos images. En deux ans, près de 3000 réquisitions judiciaires ont été demandées. Cet outil est efficace »

Une atteinte aux libertés individuelles

Depuis plusieurs années, Christian Estrosi a décidé de faire de la capitale azuréenne un laboratoire en matière de sécurité en misant notamment sur l’innovation (application Reporty permettant aux citoyens de signaler les délits, expérimentation de la reconnaissance faciale ou encore l’installation bonnes d’appels d’urgence devant les écoles et dans plusieurs quartiers de la ville).

Mais les élus écologistes craignent que le recours à certains de ces nouveaux outils issus notamment de l’intelligence artificielle ne conduisent à des atteintes aux libertés individuelles.

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