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Couvre-feu à 18h : le maire de Saint-Brieuc refuse d'appliquer la mesure

Un acte de désobéissance qui pourrait en inspirer d'autres. Le maire de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), Hervé Guihard, a décidé de ne pas mettre en place le couvre-feu à 18h dans sa commune.

«On ne va rien changer», a fait savoir Hervé Guihard samedi 16 janvier sur franceinfo. «On va continuer à ouvrir les écoles, les crèches, les centres de loisirs, les centres d'accueil jusqu'aux horaires classiques. Parce que sinon, ce sont toujours les plus défavorisés qui trinquent», a prévenu ce nouveau maire élu en juin, sous les couleurs du mouvement Place Publique.

Ainsi, les services municipaux à la petite enfance resteront ouverts aux horaires habituels, soit 18h45. «J'utilise le pouvoir dérogatoire prévu», concernant le domaine de l'enfance, par le texte gouvernemental instaurant le couvre-feu à 18h sur l'ensemble du territoire national, a expliqué le maire à l'AFP ce dimanche.

L'élu de gauche reproche surtout au gouvernement le manque de concertation avant la mise en oeuvre de cette mesure : «Les préfets n'ont aucune liberté. Ils agissent sous ordre de l'État et c'est leur fonction. Mais il n'y a pas de dialogue sur cette proportionnalité qu'évoque notre Premier ministre, qui ne se joue pas sur le territoire. Pour lui, proportionnelle, c'est juste le créneau horaire.»

«Continuer à vivre un peu mieux»

En conséquence, d'après Hervé Guihard, l'absence de couvre-feu à 18h pourrait permettre «à toutes les familles de mieux s'organiser, de continuer à vivre un peu mieux, d'aller chercher leurs enfants un petit peu plus tard, d'en profiter pour faire leurs courses un peu plus tôt et aller dans les quelques commerces qui seront ouverts».

D'autant que faire appliquer cette restriction aurait pu se révéler compliqué pour l'élu, sa mairie étant «en manque d'agents», en raison de la présence «de personnes vulnérables» dans leurs rangs.

Autre argument, sanitaire celui-là, le maire de gauche estime que sa ville «n'est pas encore dans un territoire en crise. Si nous étions en crise, je n'aurais pas du tout cette réaction».

Dans les faits, si la Bretagne est l'une des régions qui compte actuellement le moins de cas de coronavirus, c'est aussi l'une de celle où l'épidémie progresse le plus.

Par exemple, dans les Côtes d'Armor, le taux d'incidence est passé de 37 cas détectés pour 100.000 personnes la semaine du 16 au 22 décembre, à 60 cas pour 100.000 personnes la semaine du 6 au 12 janvier. Soit une augmentation de près de 60 % des nouveaux cas en moins d'un mois, selon le bulletin d'information hebdomadaire de l'Agence régionale de santé de Bretagne en date du vendredi 15 janvier.

Par ailleurs, sur le plan administratif, quatre maires de villes des Alpes-Maritimes, dont Cannes, avaient attaqué en justice ce couvre-feu à 18h. Mais ils ont été débouté début janvier, le tribunal administratif estimant que  l'arrêté avait une «portée relativement limitée» et l'atteinte à la liberté du commerce et à celle d'aller et venir «ne revêt pas un caractère grave ni manifestement illégal».

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