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Ile-de-France : le Charles-de-Gaulle Express à l'arrêt pour protéger les lézards et les hérissons

Image d'illustration. Des espèces protégées se trouvent sur le tracé de la ligne (image d'illustration). [© JULIAN STRATENSCHULTE / DPA / AFP]

De nouveaux retards menacent le «CDG Express», future liaison directe entre Paris et l'aéroport Charles-de-Gaulle. Les travaux – régulièrement stoppés par la justice – viennent à nouveau d'être suspendus par le tribunal administratif de Montreuil (93).

En cause ? La présence de lézards des murailles, de hérissons ou encore de renoncules à petites fleurs – espèces protégées sur l'ensemble du territoire français métropolitain – sur le tracé du futur «CDG Express», qui, de fait, traverse des zones protégées. Et ce, alors que la principale cause de régression de la renoncule, «très rare», est la destruction de son milieu.

Un chantier suspendu puis repris...

En novembre dernier, le tribunal administratif de Montreuil avait donc obtenu l'annulation d'une dérogation obtenue par l'entreprise gestionnaire du futur «CDG Express» (filiale commune d'Aéroports de Paris, de SNCF Réseau et de la Caisse des dépôts), qui autorisait cette dernière à traverser des zones protégées.

Un jugement renvoyé en appel. Sauf qu'en attendant le jugement en appel, l'entreprise gestionnaire avait réussi à relancer environ 80 % des chantiers, en échange de l'embauche d'un écologue. Ce dernier étant chargé de parcourir les 32 km du «CDG Express», qui reliera Paris à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, pour traquer la présence de ces animaux protégés.

...puis à nouveau suspendu ?

Une «hérésie» selon la maire communiste de Mitry-Mory (77) Charlotte Blandiot-Faride, qui regrette que l'entreprise gestionnaire «fasse passer son propre expert qui raconte ce qu'il veut» pour se donner «le droit de passer au-dessus d'une décision de justice». «Il y a très clairement un appui de l'Etat, y compris pour passer outre cette décision», assène l'élue.

Sauf que l'annulation de la dérogation ne concerne que le tracé qui se trouve sur la commune de Mitry-Mory (77). Insuffisant donc pour l'entreprise gestionnaire qui a demandé un sursis à exécution permettant de reprendre les travaux partout.

Un «train de riches»

Pour rappel, un milliard d'euros ont déjà été dépensés dans le cadre de la construction du «CDG Express», soit près de la moitié du budget prévu. Mais les recours juridiques pleuvent toujours contre cette liaison contestée par nombre d'associations et d'élus qui la qualifient de «train des riches» et qui estiment que l'argent dépensé devrait plutôt aller à la modernisation des transports publics dans la banlieue nord de Paris.

A la fin de l'année 2025, le Charles-de-Gaulle Express devrait pourtant devenir une réalité, reliant la gare de l'Est à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle en à peine 20 minutes, contre 30 minutes aujourd'hui avec le RER B direct depuis la gare du Nord. Pour la modique somme de 24 euros. 

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