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Coronavirus : durée, conséquences, accidents... Une étude se penche sur la perte de l’odorat

C'est un symptôme bénin du coronavirus mais qui peut gâcher la vie. La perte de l'odorat, très courante chez les malades du Covid-19, est au centre d'une enquête du Centre de recherches en neuroscience de Lyon. Des résultats préliminaires montrent comment elle perturbe le quotidien des personnes concernées.

Alors que les troubles olfactifs touchent entre 46 et 86 % des patients atteints du coronavirus selon différentes études, les chercheurs lyonnais Camille Ferdenzi, Moustafa Bensafi et Christophe Bousquet ont lancé dès le mois d'avril 2020 un questionnaire en ligne pour «mieux comprendre les interactions entre qualité de vie et troubles de l’odorat et du goût dans la population française, notamment en lien avec l'épidémie de Covid-19».

Selon des résultats préliminaires de leur étude, portant sur 3.000 personnes et révélés par Le Journal du dimanche, 31 % des sondés avaient perdu l'odorat depuis plus d'un mois. Un symptôme qui peut perdurer plusieurs mois. D'après une étude internationale parue début janvier dans la revue scientifique Journal of Internal Medicine, près de 5 % des patients infectés ayant perdu l'odorat n'avaient toujours pas retrouvé leurs facultés olfactives six mois après leur contamination.

Hausse des accidents domestiques

Les conséquences d'une anosmie sur la vie quotidienne ne doivent pas être prises à la légère. Les chercheurs lyonnais ont en effet mis en évidence une hausse notable des accidents domestiques parmi les personnes atteintes, rapporte Le JDD. «Cela peut recouvrir des situations comme repasser son linge et le brûler sans le sentir et donc s'exposer à un risque d'incendie», explique à l'hebdomadaire Moustafa Bensafi, directeur de recherche au CNRS, au sein du Centre de recherche en neurosciences de Lyon. Manger de la nourriture avariée fait également partie des autres risques auxquels ces personnes sont confrontées.

Elles vont également avoir tendance à davantage saler, poivrer et épicer leurs plats pour les rendre plus goûteux, et à prendre plus de douches que la normale, car elles perdent le contrôle de leur propre odeur corporelle. Des perturbations qui engendrent «de réelles difficultés dans la vie sociale, se traduisant par une tendance à l'isolement», notait en décembre dernier la même équipe du Centre de recherches en neuroscience de Lyon dans une tribune dans Libération.

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