En direct
A suivre

Précarité menstruelle : des milliers de culottes distribuées dans les Hauts-de-Seine

Les protections hygiéniques représentent un budget conséquent. [Loïc Venance / AFP]

A l'occasion de la journée internationale des droits des femmes, le département de Hauts-de-Seine distribue 3.000 culottes menstruelles lavables.

Cette campagne, baptisée «Toutes culottées», a pour objectif de lutter contre la précarité menstruelle, soit le manque d'accès aux protections hygiéniques faute de moyens financiers. Une partie des culottes seront fournies lors de l'inauguration de l'école française des femmes de Nanterre ce mardi 8 mars. 

La précarité menstruelle concerne environ 2 millions de personnes en France, selon le ministère de l'Egalité entre les femmes et les hommes.

Les étudiants sont particulièrement touchés : 1 sur 3 estime avoir besoin d'une aide financière pour s'acheter des protections hygéniques, d'après une enquête réalisée l'an dernier par la Fédération des Associations Générales Etudiantes (FAGE), l'Association Nationale des Etudiant(e)s Sage-Femme (ANESF) et l'Association Fédérative des Etudiant(e)s de Poitiers (AFEP). 

precarite-menstruelle2_62272b6b823b6.jpg

Sur les 6.500 personnes interrogées, plus de la moitié (55%) financent seules leurs protections périodiques. Cela représente environ 5 à 10€ de dépenses par mois. Mais ce n'est pas tout : pour 1 sur 2, il s'agit aussi d'acheter des médicaments anti-douleurs, des nouveaux draps et sous-vêtements... Résultat, le coût des menstruations peut aller jusqu'à 20€ par mois. 

Cette charge financière est parfois difficile à surmonter. 13% ont déjà dû choisir entre des protections hygiéniques et un autre objet de première nécessité. Reste alors le système D. Un étudiant sur dix fabrique ses propres protections pour raisons financières. Elles prennent la forme de torchons, de tissus, ou, pour 1 étudiant sur 20, de papier toilette.

Reste à savoir comment régler le problème. En 2020, le gouvernement français, a dédié 5 millions d'euros à la lutte contre la précarité menstruelle. Un montant très insuffisant, selon la Fage. D'autant plus qu'il est «destiné principalement aux personnes incarcérées, aux sans-abris, aux collégien(ne)s et aux lycéen(ne)s (...) et ne concerne malheureusement pas les étudiant(e)s, pourtant l'un des publics les plus précaires de France», souligne l'association. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités