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Menu sans viande dans les cantines à Lyon, le gouvernement désapprouve

C'est une mesure locale qui n'a pas manqué de faire réagir au niveau national. Jeudi 18 février, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, annonçait qu'un menu unique sans viande serait servi aux enfants dans les cantines, dès lundi 22 février. L'équipe municipale invoque des services plus rapides, bénéfiques en période de crise sanitaire.

Les plats sans viande demanderaient moins de temps de préparation et permettraient ainsi un service plus efficace. Interrogée par Le Progrès, Stéphanie Léger, adjointe au maire de Lyon déléguée à l'éducation, explique que «la mesure sera appliquée seulement jusqu'aux vacances de Pâques» et que «si la situation sanitaire le permet, la Ville reviendra aux menus tels qu'on les connaît, avec deux menus sans viande par semaine».

Elle souligne le caractère «exceptionnel» de l'initiative et la justifie : «nous devons mettre en place une nouvelle distanciation de deux mètres entre chaque groupe de classe. Cela allonge de fait, le temps du repas de midi.»

Puisque le nombre d'enfants mangeant en même temps doit être réduit, les repas, 29.000 par jour, seront étalés de 11h30 à 13h45. Et ce menu unique doit permettre de fluidifier le service. Selon Stéphanie Léger, il «permet de n'exclure aucun des enfants inscrits à la cantine

Du côté des élus d'opposition, notamment à droite, on dénonce un «tour de force de la municipalité pour imposer son idéologie aux enfants lyonnais». Une accusation reprise ensuite par le ministre de l'Agriculture lui-même, Julien Denormandie, qui, sur Twitter, a demandé d'arrêter «de mettre de l'idéologie dans l'assiette de nos enfants». Avant d'annoncer qu'il avait «saisi le préfet du Rhône» sur la question.

Gérald Darmanin a lui aussi critiqué l'initiative de la mairie écologiste lyonnaise, estimant qu'elle constitue une «insulte inacceptable aux agriculteurs et aux bouchers français». Le ministre de l'Intérieur pense également que ce menu unique «exclut les classes populaires» puisque, selon lui, «de nombreux enfants n'ont souvent que la cantine pour manger de la viande».

Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics, Bruno Retailleau, sénateur LR, ou encore Aurore Bergé, députée LREM, ont également participé au flot de critiques à l'encontre de cette mesure lyonnaise.

Face à cette désapprobation, le maire de Lyon, Grégory Doucet, a fait remarquer qu'une décision similaire avait déjà été prise entre mai et juillet, après le déconfinement, sans susciter de telles réactions. «On ne vous a d'ailleurs pas entendu tenir ces propos à Gérard Collomb, membre de votre famille politique et qui avait pris exactement la même mesure lors de la première vague», écrit-il à Gérald Darmanin sur Twitter.

Une réponse qui ne suffira sans doute pas aux agriculteurs qui, à l'appel de certains syndicats (FDSEA et JA du Rhône), ont décidé de se rassembler devant l'Hôtel de ville de Lyon ce lundi, pour protester.

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