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Côte-D'Or : Emmanuel Macron au chevet du monde agricole

Célébré durant la crise sanitaire, le monde agricole se trouve dans une grande souffrance. [Photo d'illustration / CHRISTOPHE ENA / POOL / AFP].

Un mois après un déplacement dans l'Eure, au cours duquel il avait été reçu dans une exploitation, Emmanuel Macron est attendu ce mardi matin en Côte-d'Or pour démontrer à nouveau «son intérêt», selon les mots de l'Elysée, au monde agricole.

Alors que le traditionnel Salon de l'agriculture ne peut cette année se tenir, contexte pandémique oblige, cette nouvelle sortie «verte» du chef de l'Etat prend une tournure particulière.

La première étape de la visite est prévue pour se tenir vers 10h30 dans une ferme d'Etaules (Côte-d'Or), commune située à une quinzaine de kilomètres au nord de Dijon.

Une exploitation familiale de polyculture et d'élevage (oléagineux, légumes, porcs, ovins, chevaux...), qui travaille notamment en circuits courts. En 2018, Emmanuel Macron avait annoncé un plan d'investissement de 5 milliards d'euros consacré à ces ventes directes entre producteurs et consommateurs.

La loi Egalim au coeur des débats

Flanqué de son ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, le président de la République assistera ensuite à une table ronde avec différents acteurs engagés pour une meilleure répartition de la valeur entre les différents maillons de la chaîne agroalimentaire, dans la continuité du travail entrepris avec les États généraux de l'alimentation (EGalim). Le débat sera animé par Serge Papin, l'ancien patron de Système U, précisément missionné par le ministère de l'Agriculture pour travailler sur «la répartition de la valeur» dans ce secteur.

Pour rappel, la loi Alimentation, dite EGalim, votée en octobre 2018 et entrée en vigueur en février 2019, avait pour ambition de redonner du souffle aux producteurs en redéfinissant toute la filière agricole. 

Cette loi interdit ainsi en théorie aux distributeurs de vendre des produits sans aucune marge comme ils l'ont souvent fait auparavant, dans le but d'attirer des clients.

A la place, le gouvernement avait instauré une marge forcément égale ou supérieure à 10 % sur les produits alimentaires, l'idée étant qu'avec cet argent récupéré la grande distribution achète plus chers les produits aux industriels, et que ces derniers rémunèrent mieux les producteurs.

Pourtant, deux ans après la promulgation de la loi, beaucoup d'agriculteurs accusent les distributeurs de ne toujours pas jouer le jeu.

Un secteur agricole en grande souffrance

Célébrés par les autorités politiques pour avoir continué à nourrir les Français au plus fort de la crise sanitaire, le secteur agricole se trouve d'ailleurs, au regard des dernier chiffres, dans une grande souffrance.

Le revenu des fermes françaises a ainsi reculé en 2020, a estimé l'Insee fin décembre. La faute principalement à de mauvaises récoltes de céréales et de betteraves, mais aussi de la baisse des rentrées d'argent des élevages porcin et bovin (lait et viande). De son côté, la Fédération nationale bovine (FNB) a récemment calculé à partir de projections qu'un éleveur bovin avait gagné en moyenne 8.000 euros en 2020, soit moins de 700 euros par mois.

Dans ce contexte, la table-ronde portera sur «ce qui marche» et «ce qu'il faudrait faire pour aller plus loin» dans la loi Alimentation, selon l'Elysée. Le chef de l'Etat doit par ailleurs recevoir d'ici à la fin de la semaine les six principaux syndicats agricoles, dont la FNSEA, pour le point annuel des grands dossiers, dont la réforme de la PAC et la transition écologique.

Autant de sujets qui reviendront forcément au coeur des débats, en temps et en heure, à l'approche de la prochaine présidentielle prévue pour se tenir dans quinze mois.

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