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700 tonnes d'ammoniaque laissées à l'abandon dans une usine Seveso en faillite

L'usine Maxam Tan de Mazingarbe est un site classé Seveso seuil haut, en raison de la quantité de produits dangereux qui y est stockée.[Capture décran Youtube]

Les employés de l'usine Maxam Tan, à Mazingarbe dans le Pas-de-Calais, comptent les jours avec angoisse. Le 13 avril prochain, ce site, en faillite et classé Seveso, fermera définitivement ses porte. Avant cela, ils doivent pourtant trouver le moyen d'évacuer les 700 tonnes d'ammoniaque encore stockées dans une cuve.

Selon les informations de France 2, les propriétaires espagnols ont totalement délaissé le site, laissant aux 74 salariés la lourde tâche de l'assainir avant la fermeture. En janvier, une décision de justice leur a confié la mission de surveiller et vider cette cuve emplie d'une substance hautement toxique.

Avant d'être placée en liquidation judiciaire, l'usine Maxam Tan fabriquait un explosif puissant : le nitrate d'ammonium industriel. C'est pour cela que l'entreprise est classé Seveso seuil haut, ce qui signifie qu'elle stocke des quantités importantes de produits dangereux, susceptibles de présenter un risque d'accident majeur.

«Le risque est à 10»

A l'heure actuelle, toutes les machines sont à l'arrêt et les salariés sont payés pour prévenir les risques et surveiller la pression de la cuve. Sous l'effet de la chaleur et sans surveillance, l'ammoniaque pourrait se transformer en gaz et se répandre dans l'air ambiant. Dans ce cas, les communes alentours seraient intoxiquées, soit environ 62.500 habitants dans un rayon de 4 km.

Olivier Bouchez, chef de fabrication interrogé par France 2, assure que «sans présence humaine [...] le risque est à 10». Et ce, malgré «tous les équipements, les organes de sécurité interne, l'automatisme, la régulation...». Alors, les salariés se sont lancés dans une course contre la montre pour vider la cuve avant leur départ.

Chaque jour, ils mobilisent les camions-citernes à leur disposition pour renvoyer l'ammoniaque chez le fournisseur. Mais, sans le matériel adéquat, ils craignent de manquer de temps : en l'état actuel des choses, ils sont tenus de quitter les lieux dès le 13 avril. Si le risque est toujours important d'ici là, la justice pourrait leur permettre de finir ce qu'ils ont commencé en repoussant l'échéance.

En attendant, le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a indiqué s'être rapproché des représentants du personnel de l'usine. Sur Twitter, il demande au groupe Maxam Tan d'assumer «ses responsabilités sociales et environnementales». Refusant d'accepter «la politique de la chaise vide», l'élu appelle à une action en justice pour «abandon» d'un site Seveso.

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