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Polynésie : les conséquences des essais nucléaires auraient été sous-évaluées

Des dizaines d'essais nucléaires français ont eu lieu en Polynésie de 1966 à 1996. Des dizaines d'essais nucléaires français ont eu lieu en Polynésie de 1966 à 1996. [ERIC FEFERBERG / AFP]

De 1966 à 1996, la France a mené des dizaines d’essais nucléaires dans le Pacifique, en Polynésie. Des essais qui ont eu, selon une enquête publiée aujourd’hui par Disclose, des conséquences bien plus importantes pour les populations locales que ce qui avait été évalué par les autorités françaises.

Disclose, qui a enquêté pendant deux ans sur le sujet en collaboration avec le programme Science & Global Security de l'université américaine de Princeton, révèle que les habitants de la Polynésie ont été «dangereusement exposés» à la radioactivité. Selon des documents du ministère de la Santé polynésien, consultés par Disclose, les autorités ont constaté un «cluster de cancers thyroïdiens» aux Iles Gambier, l’un des cinq archipels de la Polynésie française, suite aux essais nucléaires menés dans la région. À Tureia, des traces de fission nucléaire avaient même été retrouvées dans les citernes d’eau potable, bue par tous les habitants, y compris des bébés.

Dans certains cas, l’enquête démontre que des populations n’ont pas été évacuées avant les essais nucléaires, alors que les autorités savaient qu’elles pourraient être touchées par la radioactivité.

Le média d’investigation a également cherché à réévaluer les doses de radioactivité reçues par la population à la suite de l’explosion de la bombe Centaure, en 1974, une première évaluation ayant été faite en 2006 par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Selon leurs calculs, basés sur les mêmes données que le CEA, «la totalité des habitants de Tahiti (…) a été exposée à une dose supérieure à 1 millisievert (mSv), le niveau de contamination requis pour être reconnu comme victime des essais nucléaires». Pas moins de 110.000 personnes pourraient donc demander réparation à l’Etat, si elles ont contracté d’une des maladies radio-induites reconnues comme conséquence des retombées radioactives.

Disclose affirme donc que les estimations du CEA seraient sous-estimées de 40%. Le média affirme qu’aujourd’hui, seuls 63 civils polynésiens ont été indemnisés par la France.

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