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Suspension du vaccin AstraZeneca : quel impact sur la campagne de vaccination ?

Chaque jour de suspension du vaccin AstraZeneca se solde par la perte d’environ 90.000 injections. Chaque jour de suspension du vaccin AstraZeneca se solde par la perte d’environ 90.000 injections.[Fred TANNEAU / AFP]

La campagne de vaccination française n'avait pas besoin de ça. Déjà critiqué pour sa lenteur, elle va subir le contrecoup de la suspension du vaccin AstraZeneca décidée par Emmanuel Macron lundi.

Même si cette mesure n'est pour l'heure que temporaire, en attendant l'avis de l'Agence européenne des médicaments (EMA), qui doit se réunir en urgence jeudi, elle va avoir un impact non négligeable sur la stratégie vaccinale française. La semaine dernière, ce sont en effet près de 90.000 Français en moyenne qui se sont faits injecter chaque jour une dose du vaccin AstraZeneca, avec un pic à 172.000 vendredi, selon les données de Santé publique France.

Si le vaccin Pfizer/BioNTech, avec 110.000 injections quotidiennes en moyenne, restait le plus utilisé dans l'Hexagone, le produit développé par le laboratoire anglo-suédois, en partenariat avec l'université d'Oxford, grignotait son retard, loin devant Moderna (13.000 par jour).

Chaque jour de suspension du vaccin AstraZeneca signifie donc une perte d'environ 90.000 injections. Selon les estimations de Guillaume Rozier, créateur du site CovidTracker, «un potentiel de plus de 2 millions de vaccinés» serait perdu en cas d'arrêt de la vaccination pendant deux semaines, a-t-il indiqué sur Twitter.

Les objectifs du gouvernement en péril

On imagine donc bien l'impact potentiellement catastrophique si le vaccin AstraZeneca devait être suspendu plus longtemps, voire définitivement. Le 9 mars dernier, soit avant les nouveaux retards de livraisons annoncés par le laboratoire le week-end dernier, le ministère de la Santé tablait sur 17 millions de doses reçues d'ici à la fin juin. De quoi permettre de vacciner 8,5 millions de personnes, sur les 30 millions espérés par le gouvernement d'ici à cette date.

Un objectif qui serait mis en péril «si la suspension devait persister», a admis le Pr Alain Fischer, président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale anti-Covid, sur France Inter ce mardi matin, indiquant que le vaccin AstraZeneca «représente 30 à 35 % des doses qui doivent être administrées au mois d'avril».

C'est sans doute pour combler les incertitudes pesant sur ce produit que la Commission européenne s'est mise d'accord mardi avec Pfizer et BioNTech pour accélérer la livraison de 10 millions de doses, qui seront disponibles dès le deuxième trimestre. Ainsi, ce sont 200 millions de doses qui seront livrées d'avril à juin dans l'UE.

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