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Demander à un blanc de «se taire» : les propos d'Audrey Pulvar font polémique

La polémique est (re)lancée. Audrey Pulvar, candidate aux élections régionales en Ile-de-France, s'est exprimée sur les réunions non-mixtes racisées ce 27 mars.

«Que des personnes discriminées pour les mêmes raisons et de la même façon ressentent la nécessité de se réunir entre elles pour en discuter, ça ne me choque pas profondément», a affirmé l'actuelle adjointe à la maire de Paris, interviewée sur BFMTV. 

Elle a ensuite précisé qu'il n'était pas nécessaire d'exclure une catégorie de population. Par exemple, pour les réunions non-mixtes entre personnes noires et métisses, il n'est pour elle «pas question de jeter dehors» une personne blanche. Il est en revanche possible de lui «demander de se taire, d'être spectateur ou spectatrice silencieux». 

Tollé à droite

Les réunions non-mixtes sont au coeur de la polémique depuis que la présidente du syndicat étudiant UNEF, Mélanie Luce, en a reconnu l'existence. Un débat houleux que les propos d'Audrey Pulvar n'ont pas manqué de relancer. La droite, l'extrême-droite et la majorité ont fustigé des paroles «honteuses et choquantes», selon le député européen Les Républicains (LR) Geoffroy Didier. «Audrey Pulvar doit s'excuser auprès de la République», a-t-il décrété sur Twitter. 

Même son de cloche chez Valérie Pécresse (LR), présidente du conseil régional d'Ile-de-France : «Dans ma région, aucun habitant ne doit être discriminé pour sa couleur de peau.» 

Une opinion que partage Christian Jacob, l'actuel président des Républicains. «On ne peut pas être enjoint de parler ou de se taire selon sa couleur de peau», a-t-il énoncé sur Twitter. Comme d'autres élus de la droite et de la majorité, il considère que ces réunions sont racistes et doivent être interdites.

Marine Le Pen, cheffe de file du Rassemblement National, n'a pas manqué de s'exprimer sur la polémique. Répondant à un tweet du député européen Jordan Bardella (RN), elle a affirmé que «le parquet devait engager des poursuites pour provocation à la discrimination raciale» contre Audrey Pulvar. 

La position de ces différents élus rejoint celle de La République en Marche (LREM). Interrogé sur les réunions non-mixtes, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer avait en effet estimé que celles-ci constituaient une «dérive fasciste». 

Soutien d'une partie de la gauche

Pour Audrey Pulvar, demander à une personne blanche de se taire lors d'une réunion non-mixte racisée n'est pas raciste. Il s'agit plutôt de laisser s'exprimer ceux qui subissent directement les discriminations raciales. Même idée pour les discriminations de genre, ou les discriminations liées à l'orientation sexuelle : «Moi, qui suis hétérosexuelle, je participe à ces groupes [réservés aux LGBTQI+], mais je ferme ma bouche», a expliqué Audrey Pulvar. «Si on me demande mon avis, je le donne. Mais je comprends qu'il y a une parole qui a besoin de s'exprimer totalement librement.»

Des propos aussitôt soutenus par Jean-Luc Mélenchon, le président de La France Insoumise (LFI). «Audrey Pulvar n'est pas raciste !», a-t-il martelé sur Twitter. 

Il y a une semaine, Jean-Luc Mélenchon avait signé, aux côtés du socialiste Benoît Hamon et d'anciens dirigeants de l'UNEF, une tribune dans Le Monde pour s'opposer à la dissolution du syndicat étudiant. 

Selon l'UNEF, les réunions non-mixtes sont essentielles pour créer un espace de confiance où les personnes victimes de discriminations peuvent s'exprimer sans crainte de représailles. D'après Mélanie Luce, présidente de l'UNEF, ces réunions n'ont lieu que deux fois par an. Elle a également indiqué au micro d'Europe1 qu'«aucune décision n'était prise en non-mixité à l'UNEF». 

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