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Cocaïne : un vaste réseau alimentait le sud-est de la France

[AFP]

Dans la nuit de mardi à mercredi, un homme suspecté d'être à la tête d'un trafic de stupéfiants a été interpellé en flagrant délit, alors qu'il venait de remettre une forte somme d'argent à un routier lituanien contre une livraison de cocaïne.

Après plusieurs mois de larges investigations sur un trafic de drogue, un camion de livraison conduit par un routier lituanien a été repéré par les enquêteurs de la gendarmerie dès le passage de la frontière vendredi dernier. Quelques jours plus tard, dans la nuit de mardi à mercredi, c'est dans une zone d'activité de Beaucaire, dans le Gard, que la transaction va avoir lieu, sous les yeux des forces de gendarmerie en embuscade. «La tête de réseau est venue voir le chauffeur et on a assisté en direct à la transaction», explique le Colonel Dominique Lambert, chef de la section de recherche de Marseille. «Nous les avons arrêtés une fois l'échange effectué.»

Une transaction de taille : 60 pains de cocaïne ont été saisis dans le véhicule du trafiquant présumé, soit 70 kg de drogue, ce qui équivaut à une valeur marchande de 5 millions d'euros à la revente. Dans le camion, ce sont 1,25 million d'euros conditionnés sous vide qui ont été découverts. L'opération a nécessité la mobilisation de 300 gendarmes, de la section de recherche de Marseille et du GIGN notamment. 

Pendant les surveillances, les enquêteurs avaient constaté que le chef du réseau avait plusieurs boxes à Tarascon. En perquisition dans l'un d'eux, ils ont trouvé, caché sous le plancher d'un véhicule, 2 millions d'euros et dans le coffre d'un autre, 317 kg de cannabis. 

En plus des deux premiers individus interpellés en flagrant délit, six autres membre du réseau ont été placés en garde à vue et au total, 25 perquisitions menées, permettant la saisie de 11 téléphones, trois gilets pare balle, une tenue de douanier, un revolver et des munitions. 

L'enquête, ouverte à l'automne 2019, a permis de mettre au jour une organisation très élaborée, avec des vérifications poussées avant les échanges : le routier lituanien est suspecté d'avoir amené la drogue depuis les Pays-Bas, à raison de 50 kg par mois, moyennant 1 à 1,5 millions d'euros. Ensuite, la cocaïne était écoulée de l'Hérault aux Alpes-Maritimes et même dans le Vaucluse. L'argent issu de la revente était ensuite blanchi dans de l'immobilier, mais aussi dans des commerces, bars à chicha par exemple ou auto-écoles.

A part le grossiste lituanien, les autres suspects sont des trentenaires locaux du secteur de Beaucaire-Tarascon qui ont des liens de parenté ou d'amitié. «Leur forte implantation locale fait qu'ils avaient des capteurs partout, compliquant l'enquête», ajoute le chef de la SR.

Deux d'entre eux avaient des antécédents judiciaires concernant du trafic de stupéfiants, d'autres étaient connus pour d'autres faits de délinquance. Les gardes à vue sont toujours en cours, pour importation et trafic de stupéfiants en bande organisée.

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