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Euthanasie : un texte examiné ce jeudi à l'Assemblée

Les débats risquent d'être vifs. Ce jeudi 8 avril, l'Assemblée nationale doit examiner une proposition de loi créant un droit à l'euthanasie pour les personnes souffrant d'une pathologie incurable. Un texte très sensible, qui, faute de temps alloué aux débats, pourrait ne pas aboutir.

Malgré une forte mobilisation de députés de tous bords en sa faveur, le temps menace en effet de manquer pour passer en revue les quelque 3.000 amendements déposés. 

Des députés LR, particulièrement hostiles à cette proposition de loi d'Olivier Falorni, du groupe Libertés et Territoires, en ont d'ailleurs à eux seuls déposé 2.300.

Une euthanasie pour «une fin de vie libre et choisie»

Adopté la semaine dernière en commission des Affaires sociales, ce texte instituant un droit à «une fin de vie libre et choisie» est présenté en première lecture lors d'une journée réservée au groupe Libertés et Territoires, petite formation d'opposition.

Dans ce contexte, l'examen du texte ne pourra pas aller au-delà de minuit ce jeudi soir, ce qui risque d'empêcher le vote final.

Quoi qu'il en soit, malgré la bataille parlementaire qui s'annonce, Olivier Falorni a promis que le texte «sera défendu» jusqu'au bout dans l'hémicycle. Il bénéficiera, en ce sens, de l'appui de 270 députés, soit presque la majorité, qui ont signé une tribune dans le Journal du Dimanche

Au côté de l'ancien socialiste et député de Charente-Maritime, militant de longue date pour l'euthanasie, les présidents de quatre groupes parlementaires : Jean-Luc Mélenchon (LFI), Valérie Rabault (PS), Olivier Becht (Agir) et Bertrand Pancher (Libertés et territoires).

Jean-Louis Touraine (LREM) a quant à lui plaidé pour que le gouvernement puisse revenir devant les élus si ce texte n'était pas adopté aujourd'hui.

En France, le délicat sujet de la fin de vie est aujourd'hui encadré par la loi Claeys-Leonetti qui autorise la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort, mais sans euthanasie active.

La proposition de loi d'Olivier Falorni veut apporter une nouvelle réponse en préoyant que «toute personne capable et majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable, quelle qu'en soit la cause, provoquant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable», puisse demander une «assistance médicalisée active à mourir».

D'autres dispositions prévoient une clause de conscience pour les médecins ou apportent des garanties sur le consentement des malades. Le député a souligné que ce droit est déjà acquis en Belgique, en Suisse ou aux Pays-Bas, et que le Portugal et l'Espagne viennent de légiférer en sa faveur.

Pour autant, ses adversaires estiment qu'il est prématuré d'aller plus loin dans la mesure où, selon eux, la loi Claeys-Leonetti est toujours mal connue. «On meurt mal en France, parce que la loi n'est pas appliquée, faute de connaissance de celle-ci par la population, faute de formation et de moyens pour nos soignants», a résumé le député LREM et médecin Thomas Mesnier dans le JDD. 

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