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Albertville : la construction d’une école musulmane fait débat

Le projet d’école musulmane hors contrat suscite de nombreuses critiques.[ERIC CABANIS / AFP]

Alors que la justice a validé la construction d’une école musulmane à Albertville, malgré l’avis du maire de la commune et du préfet, la polémique ne cesse d’enfler. Le président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a écrit une lettre à Emmanuel Macron.

«L'école serait un établissement hors contrat, dont l'orientation consistera très clairement à promouvoir des valeurs qui ne sont pas celles aujourd'hui de la République», prévient l’ancien ministre. Il assure également que le maire de la ville savoyarde «fait l'objet de fortes pressions de la part de l'organisation islamiste Millî Görüs dont les liens avec la Turquie sont connus - pour octroyer un permis de construire sur un projet d'école».

L’association, dont le nom est également associé à la polémique concernant la mosquée de Strasbourg, dirigera en effet l’établissement. Or, comme l’a rappelé le préfet de Savoie, elle a refusé de signer la charte des principes de l’islam de France. «Cette charte affirme des principes auxquels le plus grand nombre adhère: la liberté de conscience, la condamnation de l'islam politique et de son instrumentalisation, le rejet de toute forme de discrimination et l'égalité hommes-femmes. Comment confier à une telle organisation l'avenir de nos jeunes enfants ?», a-t-il questionné lors d’une interview au Dauphiné Libéré.

Une école de 400 élèves

Déposé en 2019, le permis de construire prévoit que l’établissement accueille 400 élèves. Ce qui, selon le maire d’Albertville serait «de nature à mettre en péril les classes, voire les écoles» de la commune, puisque seulement 1.200 enfants y sont en âge d’être scolarisé. Un projet de plus petite envergure aurait ainsi été plus facilement accepté, mais la demande de discussion a écopé d’«une fin de non-recevoir» de la part de Milî Görüs.

L’édile avait ainsi refusé le permis de construire en prétextant notamment des problèmes de places de stationnement, mais le tribunal administratif de Grenoble a jugé les motifs non recevables. Il a donné deux mois à la mairie pour délivrer l’autorisation. Le recours au Code de l’urbanisme était « le seul moyen législatif » pour éviter que l’école ne s’installe, déplore l’élu. Il se dit désormais «démuni (pour) contrer l'installation d'associations ou d'entreprises pilotées par des puissances étrangères, qui favorisent une cristallisation identitaire au cœur de nos territoires».

Le président de la Confédération islamique Milî Görüs, Fatih Sarikir, a indiqué de son côté que l’école «ne sera ni "islamiste" ni "turque" (mais) une école confessionnelle hors contrat comme il y en a déjà tant en France, la plupart catholiques ou juives».

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