En direct
A suivre

Régionales : comment pourrait se dérouler le scrutin sous coronavirus ?

Le coronavirus devrait contraindre le gouvernement à adapter l’organisation des régionales. Le coronavirus devrait contraindre le gouvernement à adapter l’organisation des régionales. [FRED TANNEAU / AFP]

Le gouvernement aurait tranché : les élections régionales devraient bien se dérouler au mois de juin, mais avec une semaine de décalage par rapport aux dates prévues. D'ici là, le coronavirus sera toujours présent et devrait avoir un impact sur l'organisation du scrutin.

Si l'exécutif n'a pas encore édicté les règles à respecter pour ces élections, qui se tiendront dans un contexte sanitaire particulier, il est déjà possible d'imaginer quelques pistes. Sur demande du gouvernement, le Conseil scientifique et les partis d'opposition ont en effet émis des propositions pour permettre aux deux tours (les 20 et 27 juin) de se dérouler dans les meilleures conditions, malgré la pandémie de Covid-19.

La campagne

Avant le vote en lui-même, la campagne est un moment toujours crucial dans des élections. Dans son avis publié fin mars, le Conseil scientifique alerte sur les risques sanitaires «plus importants» pendant cette période. Il appelle donc à «encourager au maximum l'usage de moyens dématérialisés», par exemple internet ou le téléphone.

Les meetings, même en extérieur, sont à bannir, affirme l'organe consultatif présidé par Jean-François Delfraissy, rejoint par le Parti socialiste (PS). A l'inverse, Les Républicains (LR) veulent «autoriser les préfets à accorder des dérogations aux candidats pour tenir des réunions dans les mêmes règles sanitaires que les associations qui peuvent tenir leurs assemblées générales en présentiel», La France insoumise (LFI) souhaitant possible «la tenue de rassemblements en plein air».

Tous les grands partis sont en revanche d'accord sur une chose : le renforcement de la communication autour de ces élections, pour compenser une campagne de terrain qui sera fatalement plus difficile à mener. La mise à contribution de l'audiovisuel public pour organiser des débats entre les candidats est une solution partagée par la plupart des formations politiques. Le RN comme LR suggèrent également de mettre en place de grandes campagnes d'information pour promouvoir le vote par procuration. Concernant les professions de foi envoyées aux électeurs avant le scrutin, le PS recommande d'en augmenter la pagination, quand Europe Ecologie Les Verts (EELV) et LFI proposent de pouvoir en envoyer deux.

Le vote

Le vote, qui devrait donc se dérouler le 20 juin pour le premier tour et le 27 juin pour le second, devrait lui aussi faire l'objet d'adaptations à la situation sanitaire.

Les procurations pourraient être concernées. Le Conseil scientifique, de même qu'EELV, propose de doubler le nombre de procurations possibles par votant (deux contre une habituellement). Le PS juge lui «nécessaire d’assouplir les règles de procuration (procuration entièrement dématérialisée) pour les personnes qui seront positives au Covid-19 ou cas contact officiellement recensées à l’ARS (Agence régionale de santé, NDLR) le jour du scrutin».

Pour tenir les bureaux de vote, le Conseil scientifique recommande de «solliciter des personnes vaccinées (...), c'est-à-dire des personnes plus âgées du fait des priorités de vaccination». Si ce n'est pas possible, il conseille aux membres des bureaux de vote de se faire tester avant et après le scrutin. Ces propositions ont reçu l'assentiment de LR et de LFI, mais ont été jugées «inacceptables» par l'Association des maires ruraux de France (AMRF). L'UDI souhaite même «que les assesseurs et toutes les personnes qui tiennent les bureaux de vote soient déclarés publics prioritaires pour être vaccinés avant le scrutin», un avis que rejoint le PS.

Etant donné que le gouvernement promeut désormais un «confinement dehors», le Conseil scientifique et le PS émettent l'idée de pouvoir voter en extérieur. Si tout se déroule comme d'habitude en intérieur, LR propose l'installation de purificateurs d'air et LFI la mise à disposition de masques FFP2, plus filtrants. Proposée par le Conseil scientifique, la création d'une «plage horaire privilégiée pour les personnes vulnérables» est reprise par LR et LFI. Sur le sujet des horaires, le Conseil scientifique souhaite également étaler au maximum le vote tout au long de la journée, quitte à déroger au couvre-feu s'il est toujours en place d'ici là, voire organiser le vote sur plusieurs jours. Le PS propose des pistes similaires.

Après le vote, les socialistes demandent que soit étudiée la possibilité d'organiser les dépouillements en plein air, tandis que le Conseil scientifique rappelle que les gestes barrières devront être appliqués. Le lendemain du vote, les écoles mobilisées devront faire l'objet d'un «nettoyage strict», note également l'organisation consultative.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités