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Assurance-chômage : une journée de mobilisation ce vendredi

Selon l'Unédic, 1,15 million d'allocataires devraient être touchés par la réforme dès la première année. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP].

Alors que la réforme de l'assurance-chômage doit entrer en vigueur le 1er juillet prochain, les opposants au texte prévoient de se mobiliser de nouveau ce vendredi 23 avril à Paris et dans toute la France.

Dans la capitale, un appel à manifester a été lancé par une intersyndicale, composée notamment de la CGT et de l'organisation Solidaires. Une marche est prévue à 14 h au départ de la place d'Italie (13e).

Le mouvement s'oppose frontalement à la réforme de l'assurance-chômage qui prévoit un nouveau mode de calcul des allocations moins favorable aux demandeurs d'emploi qui alternent régulièrement périodes de chômage et d'activité. Selon l'Unédic, 1,15 million d'allocataires devraient être concernés dès la première année.

La colère s'est cristallisée autour du collectif Occupation Odéon qui, depuis plusieurs semaines, occupe le théâtre parisien du même nom. La réouverture des lieux culturels constituant, d'autre part, l'autre cheval de bataille de la mobilisation.

Parti de l'Odéon (6e), où se relaient en continu gens du spectacle, extra hôteliers, ou encore guides conférenciers, la mobilisation a depuis fait tache d'huile et, selon Occupation Odéon, ce sont désormais plus d'une centaine de théâtres et de lieux de culture qui sont aujourd'hui occupés partout en France.

Outre la mobilisation dans la rue de ce vendredi, qui essaiera de rassembler le plus possible malgré le contexte sanitaire, les opposants comptent également peser sur les négociations en cours. La CGT travaille en effet à des recours juridiques contre la réforme lesquels devraient être déposés avant la mi-mai.

Sur la question plus spécifique des intermittents du spectacle, le ministère de la Culture a indiqué, mercredi 21 avril, qu'une concertation «va s'engager d'ici à la fin du mois d'avril avec les partenaires sociaux». Elle portera sur «l'année blanche», soit la prolongation des droits d'indemnisation des intermittents accordée jusqu'à fin août et dont les intermittents demandent la prolongation d'un an.

Assurance-chômage : l'exécutif déterminé

Plus globalement, sur toute la réforme de l'assurance-chômage, l'exécutif semble toutefois décidé à maintenir le cap quand bien même les mesures du texte souffrent d'une large absence de consensus.

Le 15 avril dernier sur CNEWS, la ministre du Travail, Elisabeth Borne, reconnaissait elle-même que la réforme produit des «effets non voulus», susceptibles de pénaliser plusieurs catégories d'actifs dont les femmes en congé maternité et les salariés au chômage partiel.

Pour se dédouaner, le gouvernement assure avoir découvert ces effets indésirables «quelques jours» avant la publication du décret du 30 mars sur les règles relatives à l'indemnisation des demandeurs d'emploi. Pour corriger le tir, l'exécutif devrait donc produire un nouveau décret pour amender celui du 30 mars. 

De leur côté, les syndicats assurent avoir prévenu les services du ministère du Travail des travers du texte, mais sans succès. La charge la plus lourde est peut-être venue de Laurent Berger, le patron de la CFDT, qui n'a pas mâché ses mots en déclarant que le gouvernement avait «fait n'importe quoi» sur cet épineux dossier.

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