En direct
A suivre

Il décède après une téléconsultation «très centrée» sur le Covid-19, la famille porte plainte

La téléconsultation a entrainé une erreur de diagnostic, selon la famille de la victime.[JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Une consultation physique aurait-elle permis de sauver la vie de cet Isérois, mort il y a un an ? Certainement, pour sa famille, qui a décidé de porter plainte pour homicide involontaire et estime que la télémédecine a entrainé un mauvais diagnostic.

Le 20 avril 2020, en plein confinement, Jean-Christophe Allemand avait consulté une médecin (qui n’était pas son praticien habituel) à distance, via écran interposé, en lui expliquant avoir «une soif abondante, une langue blanche et une fatigue depuis plusieurs jours», a rapporté son avocat ce lundi. Au fil des questions, qui étaient «très centrées sur les symptômes du Covid-19», selon sa compagne, ayant assisté à la téléconsultation,  la médecin avait diagnostiqué «un champignon sur la langue, quelque chose d’assez banal».

Une semaine plus tard, alors que les symptômes ont continué, elle le trouvera inconscient chez lui. Amené à l’hôpital de Grenoble, il décédera le lendemain. L’homme a été victime «d’une banale décompensation diabétique», explique son avocat, en précisant que cela aurait pu être détecté «avec une simple prise de sang».

Un diabète facilement identifiable, selon l'avocat

La famille est convaincue qu’une consultation en cabinet aurait permis un meilleur diagnostic. Une lettre a été envoyée le jour-même du décès au président de la République, et une plainte contre X a été déposée. La crise sanitaire du Covid-19 «ne peut pas être un parapluie juridique pour une erreur médicale», justifie l’avocat. Il dénonce «un décès stupide», puisque les symptômes d’un diabète (qui n’avait jamais été diagnostiqué à la victime jusque-là), étaient, selon lui, facilement identifiables.

«Au-delà de ce décès se pose la question de l'usage de cette téléconsultation», qui a été généralisé mais qui n'est «pas valable pour tous les patients», a-t-il poursuivi. La plainte «doit permettre aux médecins de se saisir de la question», espère-t-il, en appelant le Conseil de l'ordre à lancer le débat sur la pertinence de cette pratique.

En 2020, 19 millions d'actes médicaux à distance ont été remboursés par la Sécurité sociale, contre à peine 320.000 sur les 18 mois précédents, au début du remboursement de cette pratique.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités