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Régionales : voici les premières propositions des candidats en Ile-de-France

Les participants commencent à présenter leurs idées pour les transports, la sécurité ou encore l'économie.[Philippe LOPEZ / AFP]

En campagne depuis quelques semaines ou plusieurs mois, les candidats aux élections régionales en Ile-de-France avancent leurs premières propositions, en vue du scrutin qui aura lieu les dimanches 20 et 27 juin.

Clémentine Autain (LFI)

La première grande mesure de la candidate de La France Insoumise et des communistes serait un «choc de solidarité», a-t-elle énoncé au Parisien. Clémentine Autain entend ainsi mettre en place «dès juillet» toute une série de «mesures d’urgence sociale et économique [...] articulées autour d'investissements censés changer le modèle de développement de l’Ile-de-France».

Plus concrètement, la députée de Seine-Saint-Denis a annoncé par exemple qu'elle «mettrait fin aux aides économiques de la région à des grandes entreprises qui font des profits tout en licenciant massivement» et aiderait «avec l'argent récupéré [...] les commerces de proximité, artisans, entreprises sur la base de critères sociaux et environnementaux».

Dans la même veine, Clémentine Autain souhaite arrêter de financer des villes «ne respectant pas la loi SRU, qui impose 25 % de logements sociaux», à l'instar de Versailles (78) ou Neuilly-sur-Seine (92). A la place, elle souhaite que «les foyers modestes [...] bénéficient de la gratuité de la cantine dans les lycées».

Concernant les transports, l'élue veut «arrêter le mouvement de privatisations récemment enclenché et rendre les investissements prioritaires», en faveur du RER B plutôt que pour le CDG Express par exemple. Elle envisage également leur gratuité mais préfère «procéder par phases», d'abord pour les moins de 18 ans, et ce, «afin de ne pas pas pénaliser la rénovation et le développement des infrastructures».

Jordan Bardella (RN)

Le candidat du Rassemblement National a présenté sa première priorité pour les régionales : placer deux agents de sécurité armés dans chaque gare d'Ile-de-France, y compris pour les stations de métro ou de RER.

Le n°2 du parti de Marine Le Pen n'a toutefois pas encore bien quantifié la mesure, puisqu'il a récemment dénombré plus de 300 gares concernées, au lieu des 800 recensées par Ile-de-France Mobilités, comme le relève le Huffington Post.

Par ailleurs, Jordan Bardella a évoqué trois autres pistes, sans entrer dans les détails. La première, sur la sécurité, viserait à «multiplier les investissements dans le matériel qui est alloué aux différentes polices, dans la vidéosurveillance», indique-t-il dans une interview au Parisien.

La deuxième, sur les transports, prévoit de donner la priorité à «la rénovation» des lignes existantes «avant de se lancer dans des projets démiurgiques».

Enfin, contre la pollution, le candidat du RN propose «la démétropolisation, c'est-à-dire un rééquilibrage entre le cœur de l'Ile-de-France, Paris et la grande couronne. Nous souhaitons, par une incitation fiscale, rééquilibrer l'activité économique au sein de la région».

Julien Bayou (EELV)

La tête de liste EELV est le candidat qui s'est déclaré en premier en Ile-de-France, en août 2020, et qui a depuis le plus avancé sur son programme.

Au sujet de l'alimentation, Julien Bayou souhaite créer «la sécurité sociale de l'alimentation». C'est-à-dire «construire un système alimentaire durable qui assure le droit à l’alimentation pour chaque citoyen ainsi que le droit à un revenu juste pour chaque agriculteur». Ce projet passerait par «l'ajout d'un budget alimentaire à la carte vitale», permettant à chaque personne d'«acheter des produits conventionnés auprès de producteurs conventionnés».

Mieux, il envisage de distribuer «tous les mois un chèque alimentaire d’une valeur de 150 euros à chaque foyer francilien» qui pourra ensuite «être dépensé auprès de fournisseurs identifiés et contractualisés» tels que les AMAP, magasins de distributions de produits bio et locaux et autres biocoop. Idem avec la création d'un revenu de base pour les jeunes.

Concernant les transports, le secrétaire général d'EELV prévoit «la rénovation des RER B, C et D», «la désaturation de la Gare du Nord» ainsi que «l'intensification du réseau de bus et du transport à la demande». Et pour améliorer la sécurité dans les transports, il veut créer «des brigades de prévention des violences et de prise en charge des personnes vulnérables».

Autre mesure : créer «une seule et unique application et un seul abonnement» pour l'ensemble des transports de la région : train, tram, bus, transport à la demande, vélo, parkings, covoiturage et autopartage, système de signalement des incidents, itinéraire intelligent...

Enfin, Julien Bayou veut faire du vélo un «moyen de transport de masse» dans la région. Pour cela, il souhaite offrir un vélo à chaque lycéen, tout en garantissant «un réseau cyclable sécurisé et confortable rayonnant dans toute l’Ile-de-France et le long de la Seine avec des gares 100 % cyclables pour cumuler train et vélo». En parallèle, il souhaite créer «des milliers d’emplois dans le secteur du vélo : fabrication, entretien, cours de vélo».

Valérie Pécresse (Libres!, ex-LR)

Après avoir fait durer le suspense, la présidente sortante a annoncé fin avril qu'elle serait candidate à sa réélection, lors d'une interview au Parisien dans laquelle l'élue francilienne décrit les grandes lignes de son programme. Parmi elles, le financement de 60 % du RER vélo, la rénovation des lycées dont la Région a la charge, la mise en place d'aides «jusqu» pour l'achat d'un véhicule électrique ou encore le triplement des surfaces agricoles dédiées à l'agriculture biologique.

Concernant les transports, Valérie Pécresse souhaite mettre l'accent sur la sécurité, en achevant son projet de «police régionale des transports», pour laquelle des agents de la RATP, de la SNCF et de la police nationale travailleront conjointement dans un centre de commandement censé être opérationnel en décembre. Elle prévoit également le recours à l'intelligence artificielle pour repérer les comportements suspects.

Par ailleurs, la présidente sortante a annoncé la création d'une «mutuelle régionale», dont l'objectif serait d'obtenir «des tarifs 20 à 30 % moins chers» pour «tous ceux qui ne peuvent pas aujourd'hui négocier le tarif de leur mutuelle». C'est-à-dire les retraités, les étudiants, les travailleurs indépendants ou encore les demandeurs d’emploi. «Nous pourrons négocier un bon tarif, car la population est plus jeune en Ile-de-France», explique-t-elle.

Audrey Pulvar (soutenue par le PS)

La candidate de gauche soutenue par le PS s'est lancée dans la campagne en brandissant une proposition forte : la gratuité des transports. Une mesure qui suscite déjà des débats acharnés en ce début de campagne des régionales.

Contre les rixes des adolescents, Audrey Pulvar défend le renforcement de la prévention, l'installation de caméras «dans tous les lieux de potentiels rassemblements», la création d'une «école régionale de formation» pour les polices municipales franciliennes et une meilleure coordination entre tous les acteurs de la sécurité, dans une tribune sur le Huffington Post.

De plus, sur la page web de son mouvement, Ile-de-France en Commun, figure également l'idée d'un «plan global de lutte contre le sexisme et l'insécurité des femmes dans les transports». 

Celui-ci comprendrait notamment la formation des agents, leur présence en plus grand nombre après 20h, la généralisation de l'arrêt à la demande la nuit dans les bus, la définition des lignes «à risque» et l'adaptation des moyens en conséquence ou encore l'amélioration de la prévention.

Laurent Saint-Martin (LREM)

Le candidat macroniste compte sur sa casquette de rapporteur général du budget à l'Assemblée nationale pour se positionner comme celui qui sera en mesure de relancer l'économie.

Pour cela, il prévoit de créer «un fonds populaire par et pour tous les Franciliens». Concrètement, Laurent Saint-Martin souhaite que la région abonde d'un euro pour chaque euro investi par un particulier (pendant cinq ans dans la limite de 300 euros). «Ainsi, un épargnant qui a placé 100 euros (dans les banques traditionnelles) pendant 5 ans récupèrera 200 euros, même si la performance du fond est de 0 %», explique-t-il. Il ambitionne ainsi de dégager «près de 2 milliards d’euros pour financer la relance».

Autre mesure : le député du Val-de-Marne souhaite s'engager en faveur de l'emploi des Franciliens et aider ceux qui ont perdu ou qui cherchent un emploi, notamment les plus jeunes. Pour cela, il veut «améliorer la formation professionnelle en lien avec les besoins des entreprises».

Se présentant comme «le candidat des solutions concrètes», Laurent Saint-Martin entend également «améliorer l'air que nous respirons» en permettant aux particuliers qui le souhaitent d'acheter un véhicule électrique qu'à 30 % de son prix réel, et en finançant 50 % de l'achat d'un véhicule électrique pour les professionnels. 

Autre mesure : faire de l'Ile-de-France une région «plus sûre» avec «une police régionale concentrée sur les transports et aux abords des lycées». Son objectif ? «Trouver les moyens d'une coordination efficace avec toutes les forces existantes». Enfin, il envisage de «révolutionner les transports en commun» dans la région, afin de faciliter le quotidien des Franciliens.

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