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Une ambiance à couteaux tirés qui rebat les cartes en PACA

[ALAIN JOCARD / AFP]

Après l’alliance avec LREM débouchant sur le retrait par la direction nationale du parti de l’investiture LR au sortant Renaud Muselier, ses plus fidèles alliés se présentent en rempart face aux « extrêmes » dans cette élection dont l'issue reste incertaine.

Le maire de Nice Christian Estrosi et président délégué du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur apporte un soutien sans équivoque au sortant Renaud Muselier faisant notamment référence à l’héritage de Charles de Gaulle, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. « Il fut un temps où les héritiers du Gaullisme cherchaient à rassembler, à ne pas s’enfermer dans les questions partisanes et à créer les conditions d’une résistance face aux extrêmes », écrit le maire de Nice, quelques heures après que le président des Républicains Christian Jacob et le président nationale de la commission d’investiture Éric Ciotti ont décidé de retirer l’investiture à Renaud Muselier.

« Face à la haine de ceux qui ne résonnent qu’à travers le prisme des appareils politiques et des échéances nationales, je veux réaffirmer que les valeurs Gaullistes n’ont rien à voir avec le Rassemblement National », poursuit le maire de Nice. Une allusion adressée directement au député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti pour qui cette alliance avec LREM est « un coup de poignard dans le dos » et qui avait notamment déclaré, deux jours auparavant dans une interview accordée à Valeurs Actuelles : « ce qui nous différencie du RN, c'est notre capacité à gouverner ». 

 « Je suis accusé de trahison alors que je combats le Rassemblement National »

Fidéle parmi les fidéles du président sortant, Pierre-Paul Leonelli, le chef de file de la majorité au sein du Conseil régional de PACA, critique la décision du parti. « Comment Christian Jacob peut-il se détacher de Renaud Muselier, le petit fils de celui qui a créé la Croix de Lorraine, celui avec qui il a mené tant de combats aux côtés de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, celui qui a su rassembler et réussir dans cette région Sud, s’interroge-t-il. Comment peut-il avoir confiance en ceux qui ont mené des stratégies mortifères aux Présidentielles et aux Européennes et qui, aujourd’hui, valident des alliances avec Debout La France, le parti qui a soutenu Marine Le Pen ? ».  

Renaud Muselier, lui, nie tout accord de partis et s’interroge même sur les raisons qui ont poussé certains Républicains à lui tourner le dos. « Hier, ma famille politique me soutenait à l’unanimité car j’étais le meilleur pour la région, se souvient-il. Aujourd’hui, parce que Jean Castex annonce retirer la liste LREM, je suis accusé de trahison ! Comment comprendre cette agressivité alors que je combats le Rassemblement National ? ».

Une nouvelle candidature LR face au sortant  ?

Qu'à cela ne tienne, certains élus Républicains seraient tentés de présenter une nouvelle candidature en PACA, au premier rang desquels le maire LR de Cannes David Lisnard qui pousserait ainsi le président de la Fédération du parti Éric Ciotti ou le maire d’Antibes Jean Leonetti à se lancer dans la bataille. Mais à 72 heures de la clôture des listes, dans les cinq départements de la région, cette option semble compliquée à mettre en œuvre sauf à l’avoir préparé de longue date.

Un contexte de divisions qui fait en tout cas les affaires du Rassemblement national. Ce dimanche, Thierry Mariani, le candidat RN, a posté sur Twitter un montage montrant les logos LR et LREM entremêlés, accompagnés de cette mention : « Maintenant, c’est clair et incontestable, Les Républicains En Marche ».

L’ancien ministre des Transports de Nicolas Sarkozy est  attendu jeudi matin à Nice pour présenter sa liste soutenue par la Droite Populaire et le RN. Selon plusieurs sondages, il arriverait en première position au premier tour, mais serait battu par Renaud Muselier au second... 

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