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Levée des restrictions le 19 mai : des réouvertures sans craintes ?

Fermées depuis six mois, les terrasses des cafés et des restaurants doivent rouvrir dans quinze jours, mais avec un protocole adapté. [Laurent Vu / SIPA].

Un acte 2 sous surveillance. Après avoir enclenché, lundi 3 mai, la phase 1 de son plan de déconfinement progressif (avec la fin notamment des restrictions de déplacement en journée), la France s’apprête, dans deux semaines, à franchir une deuxième étape cruciale.

Le 19 mai, les magasins dits «non-essentiels», les lieux de culture ainsi que les terrasses de cafés et restaurants devraient en effet rouvrir, après plus de six mois de fermeture.

Dans ce contexte, les professionnels s’activent, mais de nombreux scientifiques restent sceptiques face à ce calendrier qu'ils jugent trop précipité, mettant à l’épreuve le gouvernement.

Un raz-de-marée redouté

L’inquiétude des médecins s’explique par le fait qu’en dehors de permettre aux Français de siroter un verre en terrasse, de voir un film en salle, ou de retourner dans une boutique de vêtements, le calendrier décidé par Emmanuel Macron prévoit une série d’autres assouplissements.

Mesure-phare, le 19 mai prochain, le couvre-feu sera ainsi repoussé à 21 h contre 19 h actuellement. La limite autorisée pour les rassemblements passera, elle, à 10 personnes maximum, contre six jusqu’à présent. Enfin, les établissements sportifs pourront à nouveau accueillir des spectateurs (800 personnes en intérieur, 1.000 en extérieur) et reprendre leurs activités.

Mais si des jauges, voire un pass sanitaire, sont annoncés, ce «retour à la vie» risque de se confronter à plusieurs obstacles. D’abord, les restaurateurs font face à un manque criant de main d’œuvre, qui pourrait peser sur la bonne mise en place des protocoles. D’autre part, ces assouplissements, conjugués aux ponts du mois de mai, risquent de déboucher sur de nombreux attroupements et déplacements incontrôlés.

De quoi faire flamber l’épidémie alors même que les dernières données épidémiologiques n’incitent guère à l’optimisme. Aujourd’hui, il n’y a en effet pas de réelle baisse des contaminations, la France stagnant en moyenne toujours autour des 23.000 cas quotidiens recensés.

Olivier Véran, le ministre de la Santé, ce mardi 4 mai sur Europe 1, a d’ailleurs exhorté les Français à ne pas relâcher les efforts dans la mesure où «[l’épidémie] a tendance à s’accélérer discrètement». Un appel à la prudence, donc, mais pas question de reculer pour le moment.

Tout faire pour ne pas freiner

Pour éviter d’actionner un éventuel «frein d’urgence sanitaire» là où le virus circulerait trop, le gouvernement entend ainsi jouer sur d’autres leviers. Outre le télétravail, maintenu jusqu’au 9 juin, l’exécutif a misé dans les écoles sur le dépistage et 60 millions d’autotests ont été commandés.

Dès lundi prochain, lycéens et enseignants devront par exemple s’autotester une à deux fois par semaine même si cette règle fait déjà craindre des problèmes d’organisation. Surtout, la vaccination, clé de voûte de la sortie de crise, pourrait aussi être réévaluée.

Devant l’impatience d’une partie de la population, certaines villes (Nice, Cannes, Bastia...) ont en effet décidé d’accélérer leur propre campagne en l’ouvrant déjà à tous les adultes sans attendre le 15 juin. Des initiatives locales contre lesquelles l’Etat peut difficilement sévir et qui pourraient préfigurer de la suite. Cela non seulement en cas de rebond épidémique mais aussi en cas de pression trop forte de l’opinion publique... 

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