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Sans-abri : les places d'hébergement d'urgence ouvertes depuis le début de la pandémie prolongées

La ministre du Logement Emmanuelle Wargon a annoncé la prolongation des 43.000 places en hébergement d'urgence créées pendant la crise sanitaire. [Thomas Samson / AFP]

«Nous ne remettrons personne à la rue à l'issue de la trêve hivernale», a assuré le ministère du Logement. Les 43.000 places d'hébergement d'urgence ouvertes pendant la crise sanitaire sont prolongées jusqu'en mars 2022.

La décision soulage les associations. Celles-ci craignaient que les sans-abri ne se retrouvent bientôt livrés à eux-mêmes, alors que 200.000 d'entre eux bénéficient actuellement d'un hébergement d'urgence. 

Cette mesure vient s'ajouter à la prolongation de la trêve hivernale décidée en février. Jusqu'en juin 2021, les bailleurs ne peuvent plus expulser leurs locataires, même en cas de loyers impayés. Ils peuvent engager une procédure mais elle ne sera effective qu'après la trêve. 

Au-delà de mars 2022, «il faut que ces places soient pérennisées de manière définitive», insiste Florent Guéguen, directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). Car si le gouvernement enchaîne les prolongations, il ne parvient pas pour l'instant à enrayer le flux de nouveaux précaires engendré par la crise sanitaire. 

1 Français sur 7 a des difficultés à payer son loyer

A cause des confinements et des secteurs sinistrés par la crise, 1 Français sur 7 (14%) a eu des difficultés à payer son logement ou à financer des réparations, selon le 26ème rapport de la Fondation Abbé Pierre. Les jeunes sont les premiers touchés : 20% d'entre eux ont du mal à régler leur loyer en 2020. 

«Le Covid a créé de nouveaux pauvres, et malgré les efforts d'hébergement réalisés, beaucoup d'hommes seuls isolés sont restés sur le carreau», regrette Florent Guéguen. 30.000 ménages pourraient ainsi être menacés d'expulsion avec intervention des forces de l'ordre en 2021, le double d'avant la pandémie. 

D'autant plus que la crise du logement ne date pas d'hier. Avec la précarité d'avant-crise, ajoutée à celle créée par la pandémie, 4,1 millions de personnes sont mal logées en France, selon la Fondation Abbé Pierre. Ce chiffre regroupe les personnes hébergées dans un logement de fortune, privées d'eau courante, d'électricité, ou forcées de vivre dans un logement au nombre de pièces insuffisant par rapport au nombre d'occupants. Il comprend également 300.000 sans domicile fixe, un total deux fois plus élevé qu'en 2012. 

235.000 personnes relogées

Grâce à ses initiatives, le gouvernement espère limiter au maximum ces situations. Le budget accordé à l'hébergement d'urgence est passé à 2,9 milliards d'euros cette année. Le ministère du Logement a également lancé le plan Logement d'abord, qui a permis de placer 235.000 personnes dans des logements durables depuis sa création en 2017. 

Le plan permet à des propriétaires de louer leur logement à des associations, qui le sous-louent à bas prix à une personne en difficulté grâce à une aide complémentaire de l'Etat. 

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