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Déconfinement : Qu’est-ce que le syndrome de la cabane ?

Tout le monde ne se réjouit pas de cet air de liberté retrouvée. [©Gaby Stein de Pixabay]

Tout le monde ne se réjouit pas de cet air de liberté retrouvée. Si la grande majorité des Français attendait avec impatience la réouverture des terrasses, de tous les magasins, et des lieux de culture, après plusieurs mois de restrictions, pour d’autres, au contraire, ce début de retour à la vie normale est source d’angoisse.

Cette peur de sortir de sa zone de confort et de se confronter à nouveau au monde extérieur est appelée «syndrome de la cabane». Comme l’explique Dana Castro, psychologue clinicienne et psychothérapeute à Paris, cette notion est entrée dans le vocabulaire à l'issue du premier confinement, au printemps 2020.

des peurs multiples

Plus précisément, c’est un trouble de la réadaptation. Les personnes qui en souffrent ont des difficultés à retrouver leur rythme de vie classique. «Elles vont être stressées rien qu’à l’idée de se balader, d’aller travailler, de prendre le risque de contracter la maladie, mais aussi de se retrouver dans des lieux très fréquentés, car c’est aussi une forme d’agoraphobie».

Pour beaucoup, cette période d’isolement était «une parenthèse sécurisante, rassurante et silencieuse». Certaines personnes vont ainsi assimiler le déconfinement au danger et «appréhender le retour des petits tracas du quotidien, familiaux ou professionnels», ainsi que la reprise des interactions sociales.

Sortir implique aussi d’être exposé à «la pollution et aux nuisances sonores», des agressions extérieures dont on a été jusqu’alors davantage protégés. Quand on est atteint de ce syndrome, «il n’est pas rare de faire des crises d’angoisse intenses en pleine rue». Pour s’en protéger, «on va alors continuer à s’isoler au maximum».

pas de profil-type

Et l'experte précise qu’«il n’y a pas de profil-type». Même ceux qui ne sont pas anxieux par nature, ou qui ne sont pas sujets à des épisodes dépressifs, peuvent être touchés. Au cours de ses consultations, Dana Castro a toutefois remarqué que les personnes souffrant de ce syndrome ont entre 30 et 45 ans.

Si ces angoisses sont trop intenses et s’installent dans la durée, prévient la spécialiste, également membre de la Fédération française des psychologues et de psychologie (FFPP), il faut alors consulter.

«C’est important de travailler sur les croyances vis-à-vis du monde extérieur qui se sont formées au cours des confinements successifs», explique-t-elle, affirmant que, généralement, «quelques consultations peuvent suffire» pour surmonter ce syndrome, et parvenir à quitter sereinement sa cabane.

 

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