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«La police sans la justice, c'est le totalitarisme» : Eric Dupond-Moretti défend à nouveau l'institution

Le ministre de la Justice s'oppose au rétablissement des peines plancher, réclamées par les syndicats de police.[Thomas SAMSON / POOL / AFP]

«Le problème de la police, c'est la justice», scandait certains syndicats de policiers lors du rassemblement du 19 mai. Directement visé, Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice, a choisi de répondre sur le même ton : «la police sans la justice c'est le totalitarisme ; la justice sans la police, c'est l'impuissance».

Auprès du Journal du dimanche, le garde des Sceaux s'est exprimé sur les tensions qui existent aujourd'hui entre les deux institutions. Refusant de les opposer, il estime néanmoins que les accusations de laxisme qui visent la justice ne sont pas légitimes. «En 2019, 132.000 peines d'emprisonnement ferme ont été prononcées, contre 120.000 en 2015. Peut-on parler de laxisme ?», s'interroge-t-il.

Eric Dupond-Moretti insiste par ailleurs sur les «efforts sans précédent» fournis par le gouvernement depuis 2017 pour donner davantage de moyens à son ministère. «Le budget a bondi de 21% en quatre ans et de 8% rien que cette année, alors que nous atteignons les 9.090 magistrats». Un contexte favorable qu'il qualifie d'«historique».

Considérant que «tuer un policier, c'est un acte séparatiste», le garde des Sceaux est prêt à allonger à trente ans la peine de sûreté des auteurs. Mais, en ce qui concerne la principale revendication des syndicats de police, à savoir le rétablissement des peines plancher, Eric Dupond-Moretti continue de s'opposer fermement.

Il estime en réalité «qu'il n'y a rien à rétablir» puisqu'à l'époque ces peines n'étaient pas automatiques mais seulement «proposées et laissées à l'appréciation du juge». «C'est le fondement de notre système : chaque peine est individuelle, rendue en fonction des faits, du contexte, de la personnalité du condamné», justifie Eric Dupond-Moretti. Il ajoute que la mesure avait plutôt eu tendance à alléger les peines à l'époque.

Autant d'arguments qu'il sera sans doute amené à répéter jeudi 27 mai, lors d'une table ronde à laquelle il participera avec les représentants de la police, dans le cadre du Beauvau de la Sécurité. Ce, peu de temps après le vote de son projet de loi «pour la confiance dans l'institution judiciaire», mardi, à l'Assemblée nationale.

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