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Mort de Clément Méric : le procès en appel des deux principaux accusés démarre ce mardi

Esteban M. (c) avait été condamné en 2018 à onze ans de prison. [ERIC FEFERBERG / AFP].

Deux anciens skinheads, Esteban M. et Samuel D., sont jugés à compter de ce mardi 25 mai devant la cour d'assises de l'Essonne pour leur participation à l'affrontement qui avait coûté la vie en 2013 au jeune militant antifasciste Clément Méric.

En 2018, en première instance, Esteban M., qui avait reconnu avoir donné deux coups mortels, et Samuel D., impliqué dans la rixe sans frapper Clément Méric, avaient été respectivement condamnés à onze et sept ans de prison.

A l'époque, la cour d'assises de Paris, en dépit des nombreux témoignages et des expertises, n'avait pas pu faire toute la lumière sur le déroulement précis des faits.

Clément Méric, mort à 18 ans

Le drame s'était noué en fin d'après-midi de la journée du 5 juin 2013. En marge d'une vente privée organisée à Paris, deux petits groupes de jeunes militants d'extrême gauche et d'extrême droite s'étaient retrouvés par hasard dans le quartier Saint-Lazare.

Le ton monte, les deux camps s'injurient et dans la foulée certains des participants passent plusieurs appels pour demander des renforts. C'est ainsi qu'en moins d'une heure, une bagarre a éclaté dans la rue.

Clément Méric, un étudiant de Sciences Po Paris âgé de 18 ans sympathisant de la mouvance antifasciste, y perdra la vie après avoir été frappé au visage.

Parmi les nombreuses questions qui restent en suspens, la justice cherche toujours à savoir qui, précisément, a provoqué l'affrontement. Une donnée essentielle en matière de responsabilité pénale.

Par ailleurs, elle cherche également à savoir si les skinheads portaient des poings américains. Lors du procès de 2018, les deux accusés, âgés de 20 ans au moment des faits, avaient contesté avoir utilisé des poings américains, mais la cour les avaient reconnus coupables d'en avoir portés.

Puis, à l'issue de deux semaines de débats souvent lourds, Esteban M. avait été condamné pour violences avec armes et en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Samuel D., lui, avait été condamné à la même sentence. La cour avait estimé que quand bien même il n'avait pas frappé Clément Méric, il n'avait pas non plus empêché les camarades du jeune homme de lui porter secours. Un troisième homme, skinhead également, avait été acquitté.

En appel, l'avocat d'Esteban M., Jérôme Triomphe, compte plaider l'acquittement. D'après lui, «Esteban et ses amis se sont défendus d'une attaque préméditée» de militants antifascistes. Une interprétation qui a fait bondir les proches de Clément Méric.

«C'est blessant parce que cela insinue que Clément serait responsable de sa propre mort», a notamment dit à l'Agence France-Presse, Aude sa petite amie de l'époque.

Le procès doit durer jusqu'au 4 juin prochain, soit la veille des huit ans de la disparition du jeune homme.

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