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Paris : après avoir acheté un banc Davioud aux enchères, ils l'offrent à Anne Hidalgo

Typiques de la vie parisienne, les bancs verts sont encore présents dans la ville. Typiques de la vie parisienne, les bancs verts sont encore présents dans la ville. [© Ludovic MARIN / AFP]

Amoureux de la culture parisienne, un collectif de passionnés vient de racheter un banc Davioud aux enchères à Drouot, afin de manifester leur mécontentement de voir de tels mobiliers d'urbanisme disparaître de la capitale. Ce mardi 25 mai, comme ils en avaient l'intention, ils vont l'offrir à Anne Hidalgo.

Une idée – que ces amoureux de Paris ont renommé «Opération Banc Davioud» – qui a germé quelques semaines plus tôt, en pleine polémique #SaccageParis. Mécontents de voir la Mairie de Paris se séparer d'un certain nombre de mobiliers typiques de l'urbanisme parisien du XXe siècle lors de la vente «Paris Mon Amour» organisée à Drouot, un collectif de passionnés a initié une cagnotte en ligne.

Le but ? Racheter un banc vert, typique des rues de la capitale et signé de Gabriel Davioud, architecte très en vogue sous Napoléon III. En quelques jours seulement, ils réunissent donc plus de 250 donateurs, permettant de récolter plus de 5.000 euros. Un élan populaire qui a séduit les organisateurs de la vente aux enchères qui ont finalement cédé le banc pour la somme de 1.200 euros. Le reste de la somme sera reversé à des associations de défense du patrimoine.

Retour à l'envoyeur ?

Mais leur action ne s'arrête pas là, puisque l'«Opération Banc Davioud» prévoit que le banc soit rendu à son propriétaire initial : la Ville de Paris. «Suite à l’achat du banc Davioud (daté de 1876), nous avons pris contact avec la mairie de Paris pour organiser la remise de notre banc», a ainsi fait savoir Quentin Divernois, le porte-parole du collectif dans un communiqué, ajoutant que la mairie avait accepté ce «cadeau».

Mais attention, il ne s'agit pas d'une généreuse donation de la part du collectif, qui souhaite avant tout marquer leur mécontentement face au «nouveau mobilier urbain» qu'il juge «disparate, inesthétique et non durable de par ses matériaux ». Pire, selon le collectif, ce nouveau mobilier urbain «efface une partie de l’âme de Paris et va à l’encontre des objectifs du PLU bioclimatique».

Exposé au Pavillon de l'Arsenal

«Nous avons fermement rappelé à la mairie que ce banc intemporel symbolise l’esthétique de notre ville. Il est à la fois notre passé, notre présent et sera notre futur», a ainsi fait savoir Quentin Divernois. Pour autant, la municipalité parisienne – Anne Hidalgo à sa tête – a décidé d'accepter ce don, qui lui sera offert/rendu ce mardi à 18h et qu'elle s'engage «à réinstaller dans l'espace public où il retrouvera sa fonction initiale de banc public parisien». 

En attendant, ce banc historique du Paris de la fin du XIXe siècle sera exposé au Pavillon de l'Arsenal (4e), où l'exposition «La beauté d'une ville» s'ouvre ce mercredi 26 mai. Là, la question de savoir ce «qui fait la beauté d’une ville» et celle de «comment se définit l'esthétique urbaine» seront justement posées.

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