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Déconfinement : qu'est-ce que le «syndrome du vacciné» qui inquiète les médecins ?

Trop heureux d'être tout juste vaccinés, ils se font contaminer. [Photo d'illustration / FRED TANNEAU / AFP].

Ils sont à chaque fois plus nombreux mettant à cran les autorités de santé. Depuis quelques semaines, de plus en plus de patients arrivent aux urgences en étant positifs au Covid-19 alors qu'ils ont reçu peu de temps avant leur première injection de vaccin. Ce phénomène a déjà un nom : «le syndrome du vacciné».

Concrètement, toutes ces personnes, soulagées et euphoriques d'avoir été vaccinées, se relâchent et abandonnent les gestes barrières. Or, les médecins sont formels et ne cessent de le répéter : le vaccin n'agit pas tout de suite et il faut donc continuer à se protéger.

Mais le message semble bien avoir du mal à passer. Dans la mesure où ils sont contents d'avoir reçu leur première dose, la distanciation physique, le port du masque et les règles d'hygiène sont vite oubliées. Que ce soit en famille ou entre amis, on se refait la bise, on se serre la main, on se donne l'accolade, bref on reprend les contacts humains qui nous ont tant manqués... mais on se contamine aussi.

«Dès qu'on est vacciné (...) on a tendance à se rapprocher (...). Mais il faut garder à l'esprit le fait que le virus circule toujours», résume Jean-Michel Constantin, chef du service de réanimation à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière, cité par Europe 1.

Impatience et insouciance

En réalité, pour être pleinement vacciné et protégé, il faut attendre au moins quinze jours après la seconde dose. Un message que les médecins vont vraisemblablement devoir continuer de marteler.

«Ils voient leur première dose comme un totem, alors que les tout premiers anticorps n’apparaissent qu’au bout de quinze jours, puis grimpent peu à peu», confirme l’infectiologue Benjamin Davido, de l'hôpital de Garches (Hauts-de-Seine) dans les colonnes du Parisien.

De son côté, toujours dans le Parisien, Jean-Marc Agostinucci, médecin au Samu 93, note que les profils des personnes frappées du syndrome du vacciné sont aujourd'hui souvent les mêmes, soit des gens âgés de «60 à 75 ans». Autrement dit, ce sont surtout les premiers patients - et les plus fragiles - qui ont profité de l'injection de leur première dose pour retrouver leurs proches, sans faire attention.

Plus de cas à l'avenir ?

«(Ces malades) me disent : "non, ce n’est pas possible, j’ai été vacciné". Il suffit de leur demander depuis quand, pour apprendre qu’ils n’ont reçu qu’une première dose il y a dix jours», décrypte encore le médecin urgentiste.

Enfin, si le «syndrome du vacciné» n'a pour le moment pas entraîné «de réelles vagues de réanimation», rien n'indique qu'il n'en soit pas de même dans les prochaines semaines le déconfinement avançant.

D'ailleurs, depuis ce jeudi 27 mai, toutes les personnes majeures qui le souhaitent peuvent justement prendre rendez-vous pour se faire vacciner à partir du 31 mai. Les autorités appellent donc plus que jamais à la vigilance puisque ce sont tout autant de gens susceptibles de se relâcher...

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