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Insécurité : la violence présente au quotidien

Les forces de l'ordre doivent faire face à une violence décuplée au quotidien.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Agressions gratuites, féminicides, policiers attaqués, rixes... Les jours se suivent, la violence aussi. Le sentiment d’insécurité explose en France et les autorités peinent à juguler le phénomène.

En déplacement hier dans le Lot, Emmanuel Macron lui-même a estimé que la société était «de plus en plus violente». Très critiqué sur le sujet, le gouvernement tente de réagir, conscient qu’il s’agit là d’un thème prépondérant, à un an de la présidentielle 2022. 

Aux habituels règlements de compte sanglants entre bandes rivales et trafiquants de drogue, les forces de l’ordre voient s’ajouter une violence venant hors des sphères de la délinquance «traditionnelle», pour imprégner la vie quotidienne. A Amiens, samedi dernier, deux restaurateurs se sont ainsi fait passer à tabac par des individus qui venaient de saccager gratuitement leur terrasse.

Un fléau du quotidien

A Marseille, un homme se promenant avec sa compagne a été violemment tabassé il y a une semaine, son pronostic vital ayant même été engagé. «Le pire, dans cette histoire, c'est que cette agression a eu lieu sans aucune raison, sans aucun mobile», a décrit sur CNEWS Rudy Manna, secrétaire départemental d’Alliance Police Nationale. «Désormais, la vie humaine ne représente plus rien pour une minorité de voyous, qui considèrent qu'on peut tuer quelqu'un sur des situations totalement gratuites», appuyait Matthieu Valet, du syndicat indépendant des commissaires de police.

Et si les chiffres viennent contredire l’impression d’une insécurité en hausse (les homicides et les agressions ont diminué en 2020), «l’ultraviolence» des agresseurs propage malgré tout ce sentiment. Sept Français sur dix estiment ainsi que la délinquance a augmenté ces derniers mois, selon un sondage CNEWS paru en avril. D’autant qu’avec les effets néfastes de l’épidémie de Covid-19 (dépressions, pensées suicidaires), des actes d’habitude rares se multiplient. C’est le cas des «forcenés», ces individus armés qui passent soudainement à l’acte puis se cachent (maison, forêt...) dans l’attente d’en découdre avec les forces de l’ordre. Le GIGN a ainsi multiplié par deux les interventions de ce genre depuis le début de l’année.

Certains voient également comme un contrecoup de l’épidémie la forte hausse des violences conjugales. Les terribles féminicides ayant récemment eu lieu à Mérignac, Hayange ou Douai ont d’ailleurs rappelé l’horreur de ce fléau.

Un thème phare en vue de 2022

Confronté à cette violence qui se décline sous toutes ses formes, le gouvernement se retrouve face à un défi majeur. A un an de l’élection présidentielle, pour laquelle le thème de l’insécurité s’impose déjà comme central, il doit convaincre de son efficacité. Très critiqué, il a demandé aux forces de l’ordre et à la justice de mettre l’accent sur les violences conjugales et compte sur le Beauvau de la sécurité pour rassurer sur son engagement.

Ses adversaires politiques de droite, mais aussi certains de gauche, se sont emparés du sujet pour convaincre les futurs électeurs. «Nous ne pouvons pas vivre cerné par la délinquance et dans une telle angoisse», a ainsi résumé Marine Le Pen, quand le communiste Fabien Roussel a affirmé que «(sa) gauche ne sera pas laxiste». 

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