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Paris : les migrants installés près du Canal Saint-Martin ont été évacués

Ils sont installés là depuis ce dimanche 30 mai. Ils sont installés là depuis ce dimanche 30 mai. [© Capture d'écran / @Utopia56]

Sans solution d'hébergement, plusieurs centaines de migrants s'étaient installés dans le jardin Villemin, qui jouxte le Canal Saint-Martin, à Paris (10e). Ils été évacués ce jeudi 3 mai au matin.

«Il est 6h30 au jardin Villemin, fin du campement à Paris», a ainsi communiqué Utopia 56 ce jeudi matin, soulignant que la mise à l'abri «de plus 400 personnes sans domicile» était «en cours». Une «petite victoire» pour l'association, qui prévient que si «rien n'est proposé» en termes d'hébergement pérenne, elle n'aurait «pas d'autres choix que de recommencer» ce type de rassemblement.

De son côté, si la maire du 10e arrondissement de Paris, Alexandra Cordebard qualifie cette mise à l'abri «d'indispensable», elle assure qu'il s'agit d'une «solution [...] nécessairement temporaire». De fait, deux gymnases parisiens ont été mis à disposition par la Ville, mais ne peuvent, selon la maire, «se transformer si souvent en abris d’urgence».

«Les personnes exilées doivent pouvoir bénéficier d’un hébergement d’urgence digne, avec des équipements adéquats, et les Parisiens retrouver leurs jardins et leurs gymnases», a-t-elle ajouté.

PAS LOIN DE 400 MIGRANTS INSTALLÉS SOUS DES TENTES

Ces migrants – principalement des hommes de nationalité afghane, soudanaise, somalienne, érythréenne et kurde – seraient, pour la grande majorité d'entre eux, des demandeurs d’asile. Arrivés, selon un communiqué d'Utopia 56, «sur le territoire français ces derniers mois».

Sur place, des dizaines de bénévoles de Solidarité Migrants Wilson, d'Utopia 56 et d’autres associations se sont relayés pendant 4 jours, entre autres disent-ils, pour «assurer une présence citoyenne et militante» et «coordonner les distributions de repas, bâches et couvertures».

Si une solution d'hébergement aurait dû être proposée à ces personnes, le manque de places disponibles dans la région contribue à rendre la situation particulièrement compliquée pour eux. Ce week-end, à l'issue d'une manifestation contre la fin de la trève hivernale et en faveur du droit au logement, plusieurs centaines de migrants se sont retrouvés à la rue.

«invisibiliser les personnes à la rue»

La maire du 10e arrondissement, Alexandra Cordebard, avait rejoint les associations pour réclamer l'ouverture de places d'hébergement en urgence. Pour l'élue socialiste, Paris et sa région «a besoin d'un nouveau grand centre d'hébergement», afin d'«accueillir et orienter rapidement» ces demandeurs d'asile.

«Comme depuis toujorus et malgré des efforts importants, il y a une sorte de principe de sous-dimensionnement permanent», avait expliqué la maire mercredi, relatant un manque cruel de places d'hébergement. Elle regrette surtout que Paris et la Seine-Saint-Denis «supportent l'essentiel de cet effort» et souhaite que d'autres départements voire d'autres régions prennent aussi leur part.

Mais sans se lasser, et alors que la Mairie de Paris y travaille, Alexandra Cordebard avait assuré qu'elle mettrait tout en oeuvre pour trouver une solution d'hébergement à ces personnes et ce, «sans évacuation par la force». Elle avait espéré que le jardin Villemin, situé entre la Gare de l'Est et le Canal Saint-Martin sera rendu aux habitants pour week-end.

Les associations dénoncent quant à eux la politique mise en place par la préfecture de police de Paris (PP) qui a, selon eux, «pour effet d’invisibiliser les personnes exilées à la rue». Ces «mises à l’abri d’envergure [...] ne seraient pas nécessaires si chaque personne était prise en charge à son arrivée sur le territoire», explique Utopia 56.

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