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La semaine de Philippe Labro : un été en bonne voie, un siècle de belles voix

[AFP]

Philippe Labro est écrivain, cinéaste et journaliste. Chaque vendredi, pour CNEWS, il commente ce qu'il a vu, vécu et observé pendant la semaine. Un bloc-notes subjectif et libre.

MERCREDI 2 JUIN

On fête, cette semaine, les 100 ans de la radio – je ne peux qu’approuver cette initiative. Pourtant, la maladie des commémorations, fêtes, anniversaires, est telle que, parfois, on aimerait ne pas verser plus que nécessaire dans la nostalgie. Avec la radio, néanmoins, aucune complaisance. La radio est toujours là ! Pourquoi ? C’est le média le plus pro­che, le plus accessible, le plus rapide. 

Il comble les solitudes, accompagne nos petits matins, nos trajets en voiture. Il ne véhicule pas que de l’actualité, mais aussi du rire, la réalité du quotidien (Les auditeurs ont la parole est un formidable baromètre de l’opinion publique), ou encore de la musique. La chanson, c’est la radio ! Sans la radio, combien de Goldman, Cabrel, Balavoine, Souchon, auraient percé et fait connaître leur talent ? Et puis, il y a la voix, le mystère des voix, les plus dou­ces et veloutées – celles de la nuit –, les plus dynamiques et corrosives, sérieuses et crédibles – celles des matinales. Pour reprendre la formule d’un des grands pionniers de ce média, Jean Farran : «RTL, c’est vous», on peut le dire de toutes les stations que nous écoutons. Inter, RTL, Europe, RMC, Sud Radio… celles que vous voulez. Les radios, c’est nous !

JEUDI 3 JUIN

Il paraît que tout va un peu mieux en France : la «Covida» se serait emparée de l’esprit du moment. C’est évidemment dû aux multiples réouvertures – cinémas, théâtres, salles de concerts, terrasses –, à la couleur du ciel, à la baisse significative du nombre de patients en réa, à une reprise quasi générale de la consommation. Pour la première fois, depuis longtemps, les médias les plus critiques à l’égard du pouvoir semblent vouloir admettre que oui, en effet, un regain d’optimisme se pointe dans le pays le plus pessimiste d’Europe. Rien, cependant, ne peut effacer les actes de violence, les innombrables atteintes à la sécurité, et cette apparente euphorie ne doit pas nous duper. Il n’empêche : il y a comme de la «Covida» dans l’air.

VENDREDI 4 JUIN

Angela Merkel vit donc ses derniers mois à la chancellerie fédérale allemande. Elle aura traité, développé, discuté, voire se sera disputé, avec quatre présidents français et autant de pré­sidents américains. Son histoire et son portrait sont racontés dans le nouveau livre de Marion Van Renterghem, la journaliste française qui la suit depuis longtemps, la connaît et sait la décrire : C’était Merkel (éd. Les Arènes). Le chapitre 17, intitulé Ce qu’en dit Macron, est révélateur. «Elle va vous manquer ?», demande la journaliste au président français. «Ah, oui !», s’exclame celui-ci. Va-t-elle aussi manquer à l’Allemagne ? A l’Europe ?

La semaine prochaine, le 9 juin, va sortir le film de Laurent Tirard, Le discours. C’est une brillante comédie. Un film est bon s’il excelle dans les éléments qui le composent : scénario, dialogues, casting, montage, musique. Il faut que tous ces ingrédients soient maîtrisés et savamment mélangés pour que la mayonnaise prenne et que l’on sorte de la salle différent, satisfait. Eh bien, c’est le cas avec Le discours. Benjamin Lavernhe, déjà suivi sur Canal+ (L’entretien) et connu grâce à son rôle dans Le sens de la fête et ses prestations à la Comédie-Française, est parfait dans le rôle principal. Il est entouré de  comédiens subtils, tels François Morel, Guilaine Londez, Kyan Khojandi, Sara Giraudeau, ou encore Julia Piaton. D’autres films sont tout aussi dignes d’intérêt : le très oscarisé Nomadland avec la formidable comédienne Fran­ces McDormand. Les sal­les sont plei­nes : 3,4 millions d’entrées en dix jours. Le cinéma rebondit. Eternel, comme la radio !

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