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«Tout ça, c’est écrit d’avance» : les propos de Jean-Luc Mélenchon font polémique

Le candidat de La France insoumise à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a prédit, dimanche 6 juin, «un grave incident» avant l'élection de 2022, affirmant que «tout ça , c'est écrit d'avance». Des propos qui ont aussitôt suscité la polémique.

Invité dans l'émission «Questions politiques» sur France Inter et France Info, le chef de file des Insoumis a d'abord indiqué souhaiter qu'Emmanuel Macron «se représente», car «on aura de quoi dire» sur son «bilan».

«Sinon, on nous sort un autre petit Macron du chapeau, (...) on ne sait pas qui c'est, pouf, il se fait élire président. C'est le système qui l'invente. La dernière fois, Macron, il est arrivé au dernier moment. Là, ils vont peut-être en trouver un autre», a-t-il poursuivi.

«A chaque fois, ils en trouvent un. Dans tous les pays du monde, on a élu des petits Macron, il s'appellait Macri en Argentine, (...) c'était en Ukraine un type qui jouait dans une série de télévision (une allusion à Volodymyr Zelensky, élu en 2019). Dans tous les pays du monde, ils ont inventé un type comme ça, qui sortait de rien, et qui était porté par un système oligarchique», a ajouté Jean-Luc Mélenchon. 

«Nous aurons un grave incident ou un meurtre»

L'Insoumis en chef a ensuite précisé son propos. «De même que vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre. Ca a été Merah en 2012 (auteur jihadiste des tueries de Toulouse et de Montauban, notamment dans une école juive), ça a été l'attentat la dernière semaine sur les Champs Elysées (en 2017, un jihadiste assassine le policier Xavier Jugelé), avant on avait eu Papy Voise (Paul Voise, un retraité agressé chez lui à Orléans en avril 2002), dont plus personne n'a jamais entendu parler après. Tout ça, c'est écrit d'avance», a lancé alors le député LFI avant de conclure : «Nous aurons le petit personnage sorti du chapeau, nous aurons l'événement gravissime qui va une fois de plus permettre de montrer du doigt les musulmans et d'inventer une guerre civile, voilà, c'est bateau tout ca».

des réactions indignées

Ces déclarations jugées «complotistes» ont suscité de nombreuses réactions indignées de la part de la classe politique mais aussi des familles de victimes d'attentat. Latifa Ibn Ziaten, dont le fils militaire, Imad, a été tué par Mohammed Merah, a dénoncé des propos «inadmissibles», réclamant du «respect pour les victimes».

De son côté, la cheffe du groupe PS à l'Assemblée Valérie Rabault, a déclaré que lorsqu'on «manie ainsi la démagogie, on ne peut prétendre à devenir président de la République». Elle juge «inacceptable» de «réduire les atrocités des attentats de Montauban et Toulouse en 2012 à de la machination électorale».

Sur Twitter, Aurore Bergé (LREM) a aussi réagi en fustigeant ces propos. «On est vraiment au-delà de la honte», a-t-elle affirmé.

Invitée dans la matinale de CNEWS, ce lundi 7 juin, la députée LFI de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain s'est exprimée sur ces déclarations. «Jean-Luc Mélenchon n'est pas complotiste», a-t-elle notamment assuré. 

Le leader de la France Insoumise, a, lui, répondu à la polémique sur Twitter. «Les complotistes anticomplotistes sont de sortie. Ils nient que les assassins font leur coup au moment qui fait parler d'eux. Propos ineptes. A moins que ce soit pour les couvrir», a-t-il notamment écrit.

Puis, dans une deuxième déclaration également relayée depuis son compte, Jean-Luc Mélenchon a dénoncé, entre autres, «une ambiance morbide et violente», laquelle, selon lui, «est entretenue contre les Insoumis et contre (lui) nommément».

«J’appelle les organisateurs de campagnes flétrissantes – militants politiques et médias – à mesurer leurs responsabilités dans ce contexte [...]», a-t-il ajouté.

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